Le hacking sensitif d’Ismaël Joffroy Chandoutis

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Le hacking sensitif d’Ismaël Joffroy Chandoutis

Le 15 Juil 2020
Ondes noires, film d’Ismaël Joffroy Chandoutis (21 mn), création au Fresnoy, 2017. Photo DR.
Ondes noires, film d’Ismaël Joffroy Chandoutis (21 mn), création au Fresnoy, 2017. Photo DR.

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Ondes noires, film d’Ismaël Joffroy Chandoutis (21 mn), création au Fresnoy, 2017. Photo DR.
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Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 141 - Images en scène
141

Avec ses deux courts-métrages Ondes noires et Swat­ted, le réal­isa­teur Ismaël Jof­froy Chand­outis nous invite à décou­vrir un entre-deux mon­des très imbriqué, entre réal­ité et vir­tu­al­ité, une fron­tière où ques­tion­nement des tech­nolo­gies et jeux de miroir/mutation des images délim­i­tent de nou­veaux ter­ri­toires visuels. Un ciné­ma abstrait, mais jamais coupé des hommes dans sa fonc­tion doc­u­men­taire, et manip­u­la­toire tant il se rap­proche d’une forme de hack­ing sen­si­tif.

Passé par l’école du Fres­noy – où s’inventent les nou­velles passerelles entre pro­duc­tions audio­vi­suelles, ciné­ma et numérique – le jeune réal­isa­teur Ismaël Jof­froy Chand­outis a déjà dévelop­pé une approche ciné­matographique très tech­nologique et per­son­nelle. Ses deux pre­miers courts-métrages pro­posent un tra­vail des images et du son par­ti­c­uli­er, par le biais duquel semer la con­fu­sion chez le spec­ta­teur au moyen d’effets de manip­u­la­tions (d’ondes mag­né­tiques pour Ondes noires et de don­nées on-line pour Swat­ted), s’avère un élé­ment essen­tiel de son esthé­tique.

Dans Ondes noires, où il met en scène des per­son­nes intolérantes aux ondes mag­né­tiques dans leur con­fronta­tion physique et men­tale avec cette tech­nolo­gie de l’invisible, les images sem­blent muter comme si elles subis­saient les ondes perçues par les per­son­nes-cibles. Dans Swat­ted, qui s’intéresse au phénomène du swat­ting– une forme de pira­terie online de gamers où des hack­ers s’amusent à dénon­cer des crimes à la police en don­nant l’adresse d’un joueur de jeu vidéo con­nec­té en ligne, ce qui con­duit à la cap­ta­tion live de son inter­pel­la­tion sou­vent très mus­clée –, Chand­outis s’appuie sur l’effet miroir entre la représen­ta­tion du jeu et ce qui se passe dans le réel pour créer une véri­ta­ble dra­maturgie. Une dra­maturgie d’un détourne­ment de la réal­ité com­mise par des hack­ers, elle-même détournée par son film, réal­isé sans caméra, et où le tra­vail sur l’image procède du détourne­ment d’éléments de tex­ture d’un jeu vidéo dont il ne con­serve que le squelette graphique. Il y rajoute ensuite au mon­tage des élé­ments réels rap­portés et recon­tex­tu­al­isés, comme des appels télé­phoniques enreg­istrés par la police ou des con­fes­sions de hack­ers sur YouTube.

Manipulation des zones tampons
  1. L’ensem­ble des pro­pos d’Is­maël Jeof­froy Chand­outis est extrait d’un entre­tien avec Lau­rent Cata­la, mars 2020 ↩︎

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Ismaël Joffroy Chandoutis
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