LAURENT BERGER
Ton chemin personnel à l’intérieur du théâtre indépendant a été très exemplatif de la formation des artistes de ta génération. Comment s’est-il déroulé ?
ROMINA PAULA Ma formation théâtrale ressemble à celle de tous les artistes de Buenos Aires. Après le lycée, j’ai commencé des études de philosophie et de lettres parce que j’aimais lire et écrire et parallèlement, j’ai commencé à jouer. Une amie m’a amenée chez Ricardo Bartís. Ce fut un hasard, car j’aurais pu étudier n’importe où ailleurs et je n’avais aucun a priori sur cette méthode. Mais Bartís ne travaillant pas avec les débutants, j’ai commencé avec Alejandro Catalán : c’était sûrement mieux, car je ne sais pas combien ça aurait duré si j’avais commencé directement avec Bartís ! Catalán était très chaleureux et rassurant. C’était bien plus qu’un cours de théâtre, car on se réunissait plusieurs fois par semaine avec mes camarades pour penser des scènes et les répéter. J’ai commencé à étudié avec Bartís au moment où Catalán est parti ouvrir sa propre école (d’abord au Centre Culturel Rojas et ensuite dans sa maison). Comme j’étais très attachée à ce dernier, je l’ai suivi avec mon amie Pilar Gamboa, tout en continuant mes cours avec Bartís. À partir de là, tout un cercle d’élèves a commencé à se former avec lequel on se retrouvait pour travailler et répéter des scènes. J’ai commencé à faire des castings et j’ai fini par comprendre que jouer pouvait devenir un métier, au même titre que l’avenir que me réservait la formation universitaire en lettres que je poursuivais en parallèle.
LB
Tu n’as pourtant pas fréquenté que l’école de Bartís ? Y avait-il une nécessité dans le changement de maître, de référence ?