Les fins de la mise en scène

Les fins de la mise en scène

Le 11 Juin 1991

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Mettre en scène aujourd'hui-Couverture du Numéro 38 d'Alternatives ThéâtralesMettre en scène aujourd'hui-Couverture du Numéro 38 d'Alternatives Théâtrales
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La sol­lic­i­ta­tion était claire. Il faudrait par­ler de la jeune mise en scène, mais sans l’évo­quer comme reliée : par­ler de l’ère présente de la mise en scène pour y mieux inté­gr­er, sans polémiques inutiles, son évo­lu­tion récente. Ce qui me con­vient court à faire : la jeune mise en scène n’ex­iste pas. Cette boutade est d’abord un con­stat, puisque cette facette de l’art théâ­tral sem­ble désor­mais, dans les travaux les plus intéres­sants de la jeune généra­tion, céder la pre­mière place à l’écri­t­ure du spec­ta­cle. Elle est aus­si une hypothèse, dès lors que la final­ité de la mise en scène, qui appa­raît aujour­d’hui avec force dans les réal­i­sa­tions les plus mar­quantes de leurs aînés, pour­rait bien con­stituer son terme.

Pour empêch­er que cette déc­la­ra­tion préal­able ne me range sans appel dans le camp des « anti-met­teurs en scène », voire dans celui des « anti-jeunes », me suf­fi­ra-t-il d’al­léguer ma (pro­vi­soire) jeunesse ou mon (épisodique) activ­ité de met­teur en scène ? En aucune façon, car c’est pré­cisé­ment sur ce ter­rain que je voudrais ne pas situer la dis­cus­sion.

Ques­tion piégée, celle de la jeune mise en scène entraîne en effet deux types de répons­es aus­si aporé­tiques l’une que l’autre. La pre­mière est bien con­nue, et con­siste, sous l’af­fron­te­ment des généra­tions, à rejouer la vieille chi­cane des Anciens et des Mod­ernes — qui a pour but essen­tiel, me sem­ble-t-il, de dis­simuler l’at­taque ad hominem sous le pieux ver­nis de la classe d’âge. Mieux vaut dire alors franche­ment qu’on préfère les frag­iles œuvres de Py ou de Grand Mag­a­sin aux élé­gantes super­pro­duc­tions de Ron­coni ou de Strehler — tout en pré­cisant que Jour­d­heuil paraît plus mod­erne que Braun­schweig, et Sadin plus dépassé que Las­salle. Tout ça ne mène pas bien loin, et l’on aban­don­nera sans regrets une approche aus­si pau­vre.

Sur l’autre ver­sant, celui de la mise en scène, une sec­onde chausse-trappe nous attend : celle de l’op­po­si­tion en ter­mes cor­po­ratistes du met­teur en scène à l’au­teur ou à l’ac­teur — dis­pute digne de l’É­d­u­ca­tion Nationale, et dont on sait d’a­vance, selon le bord où elle s’en­gage, qui en sera déclaré gag­nant. Rap­pelons au pas­sage que, quelle que soit l’an­ci­en­neté dont on crédite la mise en scène comme fonc­tion autonome, elle est en tout cas suff­isante pour que cette polémique ait eu lieu à trois ou qua­tre repris­es déjà, au cours des deux derniers siè­cles d’his­toire du théâtre.

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