Maarten Seghers : la musique comme matière plastique

Entretien
Musique
Performance

Maarten Seghers : la musique comme matière plastique

Le 19 Nov 2013
Maarten Seghers (à la guitare), Nicolas Field (à la batterie) dans Concert by a Band Facing the Wrong Way, mise en scène, composition, installation Maarten Seghers, production Needcompany, Malta Festival Poznan, 2018. Photo M. Zakrzewski.

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Maarten Seghers (à la guitare), Nicolas Field (à la batterie) dans Concert by a Band Facing the Wrong Way, mise en scène, composition, installation Maarten Seghers, production Needcompany, Malta Festival Poznan, 2018. Photo M. Zakrzewski.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 136 - Théâtre Musique
136

En 2014, WHAT DO YOU MEAN WHAT DO YOU MEAN And Oth­er Pleas­antries « est un con­cert, une chan­son pop éter­nelle, une danse sculp­turale, une instal­la­tion sonore, un spec­ta­cle comique, une per­for­mance », ain­si qu’il le présente lui-même. 

Avec O, or The Chal­lenge of This Par­tic­u­lar Show Was to Have Words End­ing in O (2016), Seghers engage « une lutte entre la ryth­mique entêtée et le sirop mélodique visant à rit­u­alis­er la représen­ta­tion de la vérité. » Il y déploie une réelle con­fronta­tion entre plas­ti­ciens, musi­ciens et per­formeurs, faisant du son et des instru­ments qui le pro­duisent des acteurs habi­tant la scène d’une matéri­al­ité épaisse, dense et émo­tion­nelle.

Enfin, sa dernière pro­duc­tion, Con­cert by a Band Fac­ing the Wrong Way (2018) dit à elle seule par son titre la nou­velle con­fronta­tion entre théâtre et musique à laque­lle il se livre, quand des musi­ciens se jouent du qua­trième mur et s’y trompent. Encore une fois, la plas­tic­ité de la musique y est mise en scène autant dans les sons que dans les formes de ce qui la pro­duit (caiss­es, instru­ments, amplis), dans une logique de l’effort, du chaos et de l’exubérance qui dit en fait la charge vitale que révèle la musique con­tenue mal­gré tout dans une cage de scène.

Ren­con­tre en qua­tre temps avec cet artiste éner­gumène écha­las énervé échevelé (sa ver­sion scénique), d’une douceur, clarté, patience et bien­veil­lance telle­ment apaisées quand on va à sa ren­con­tre.

BH
Maarten, quand je te décou­vre à l’époque dans La Cham­bre d’Isabella de Jan Lauw­ers, tu es bien sûr musi­cien au cœur du dis­posi­tif de ce spec­ta­cle, mais tu es déjà totale­ment impliqué dans la dis­tri­b­u­tion. Musique et per­for­mance théâ­trale sont indis­so­cia­bles pour toi dès le début de ta col­lab­o­ra­tion avec la Need­com­pa­ny ?

MS Ma pre­mière col­lab­o­ra­tion avec la Need­com­pa­ny date de 2001, et con­sis­tait à créer une musique spé­ci­fique au sein de l’ensemble, tant dans le cadre de la représen­ta­tion qu’en dehors. C’était lié à la présence de l’artiste Hans Pet­ter Dahl ain­si qu’à mon arrivée dans la com­pag­nie. Nous avons com­mencé par présen­ter Images of Affec­tion, dont nous avions réal­isé des ban­des orig­i­nales reposant sur de l’électronique et des bruits de gui­tare, sur lesquels nous chan­tions en direct des chan­sons des Kinks avec les per­formeurs. Une sorte de feel good music amère, comme on a pu enten­dre chez Fen­nesz, par exem­ple, dans son album End­less Sum­mer ; un Bee Gees tiré de l’oubli, dont nous avons aus­si util­isé un morceau pour la scène d’ouverture. Ensuite, j’ai égale­ment tra­vail­lé avec Grace Ellen Barkey sur la musique (live et enreg­istrée) de ses spec­ta­cles de danse, où je me trou­vais égale­ment sur scène en tant que per­formeur. La musique, ou en tout cas sa mise en scène, m’a entraîné vers la per­for­mance. Il est vrai qu’aujourd’hui j’aborde sans doute la com­po­si­tion musi­cale sous l’angle d’un ques­tion­nement en tant que per­formeur. Pour La Cham­bre d’Isabella, Hans Pet­ter Dahl et moi-même étions d’abord des com­pos­i­teurs plutôt que des musi­ciens. Nous usons prin­ci­pale­ment d’instrumentaux enreg­istrés et de ban­des élec­tron­iques sur lesquels nous chan­tons en live en tant que per­formeurs et/ou per­son­nages du spec­ta­cle. La Cham­bre d’Isabella, c’était une prise de posi­tion pop de Jan Lauw­ers. Au lieu de repren­dre des chan­sons, nous avons écrit nous-mêmes des morceaux de type feel good avec les paroles prévues par Jan Lauw­ers dès la créa­tion de son réc­it. 

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Benoit Hennaut
Benoît Hennaut est Docteur en lettres de l’ULB et de l’EHESS à Paris. Il est...Plus d'info
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