On le sait, chacun possède un patrimoine génétique dont il est indissociable et qui capitalise les données d’un passé familial et permet de déceler les données d’une identité. Mais ce qui concerne une personne seule semble pouvoir s’élargir à une société et à ses empreintes historiques. Aujourd’hui, plus d’un quart de siècle après la chute du communisme, les manifestations récentes de certains dirigeants des anciens pays de l’Est semblent révéler la constitution d’un patrimoine génétique « politique » au nom duquel ils agissent et, bizarrement, trouvent un consentement général.
Cela se confirme de Moscou à Budapest ou Varsovie. Le passé rattrape le présent, le gangrène et le soumet aux résidus de l’ordre ancien que nous pensions être disparus, sans possibilité de retour. Erreur qui, aujourd’hui, se révèle dans toute son ampleur ! Le patrimoine ressuscite et nous confronte au connu qui ne meurt pas. Répétition du même, à peine modifié, rejet des attentes surgies en 1989 et repli sur des pratiques héritées d’un passé qui bouge encore. Le patrimoine génétique des sociétés de l’Est prend le sens d’un poids ancien dont elles ne parviennent pas à se dégager.
Comment ne pas identifier, nous qui les avons vécues, les manifestations d’un pouvoir qui s’inspirent aujourd’hui de l’exercice jadis généralisé dans les pays communistes ? Le présent semble être contaminé et soumis, surtout ces derniers temps, aux vieux démons autoritaires réactivés. Le diagnostic ne fait pas de doute. Repérons et déclinons les symptômes ! Et pour plus de précision, il vaut mieux circonscrire le champ examiné. En l’occurrence la culture et plus particulièrement le théâtre, activité publique.