Mettre les mains dans une épaisseur de trouble

Entretien
Théâtre

Mettre les mains dans une épaisseur de trouble

Entretien avece Patrick Bonté

Le 17 Juil 2018
Harold Henning, Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey dans A Taste of Poison, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2018. Photo Thibault Grégoire.
Harold Henning, Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey dans A Taste of Poison, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2018. Photo Thibault Grégoire.
Harold Henning, Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey dans A Taste of Poison, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2018. Photo Thibault Grégoire.
Harold Henning, Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey dans A Taste of Poison, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2018. Photo Thibault Grégoire.
Article publié pour le numéro
135
Depuis leur rencontre en 1985, Nicole Mossoux et Patrick Bonté élaborent des spectacles aux frontières de la danse et du théâtre. La recherche qu’ils mènent, dans la diversité de leurs réalisations, tend un miroir à notre inquiétante étrangeté, à nos fantasmes obscurs et interroge les incohérences de notre rapport au monde. Dans le duo qu’ils forment, chacun prend tour à tour l’initiative d’un projet et l’autre l’accompagne pour le pousser dans ses derniers retranchements. Ils s’entourent aussi d’interprètes capables de proposer des matières gestuelles qui alimenteront l’écriture des spectacles, ainsi que de musiciens, scénographes, costumiers, dont l’apport se fond inextricablement dans la réalisation des œuvres. Les spectacles de la compagnie Mossoux-Bonté ont été présentés un peu partout dans le monde.

WT
Le tra­vail d’écriture scénique de la cie Mossoux-Bon­té se définit par un rap­port spé­ci­fique à l’être-en- scène. Dans ton texte, tu abor­des les enjeux du corps, de la chair, du temps et de l’espace. Est-ce que cette rela­tion par­ti­c­ulière à la scène a été influ­encée par ta for­ma­tion philosophique ?

PB L’étude de la philoso­phie a été une étape impor­tante dans ma for­ma­tion, mais la phi­lo- sophie n’a jamais, pour ma part, sus­cité la pre- mière intu­ition d’un spec­ta­cle. Bien que j’éprouve encore aujourd’hui beau­coup de plaisir à abor­der des ouvrages de philoso­phie, je ne pense pas en ces ter­mes au moment de la créa­tion. La matière dis­cur­sive du texte philosophique ne ren­con­tre pas la sub­stance fan­tas­magorique que nous désirons, Nicole et moi, faire appa­raître en scène. La scène a besoin de nos obses­sions, de nos délires intimes, de nos fan­tasmes, je dirais de met­tre les mains dans une « épais­seur de trou­ble ». La philoso­phie con­firme par­fois cer­taines idées et soulève de nou­velles ques­tions, mais elle n’est pas à l’origine de nos spec­ta­cles.

Entretien
Théâtre
Patrick Bonté
7
Partager
Wendy L. Toussaint
Wendy L. Toussaint a effectué une recherche à propos de l’éthique du spectateur dans le...Plus d'info
Partagez vos réflexions...

Vous avez aimé cet article?

Aidez-nous a en concocter d'autres

Avec votre soutien, nous pourrons continuer à produire d'autres articles de qualité accessibles à tous.
Faites un don pour soutenir notre travail
Soutenez-nous
Chaque contribution, même petite, fait une grande différence. Merci pour votre générosité !
La rédaction vous propose
Mon panier
0
Ajouter un code promo
Sous-total

 
Artistes
Institutions

Bonjour

Vous n'avez pas de compte?
Découvrez nos
formules d'abonnements