Une décennie de théâtre égyptien entre résistance et résilience

Théâtre
Réflexion

Une décennie de théâtre égyptien entre résistance et résilience

Le 29 Juil 2022
Dalia El Guindi, Raham el Wedidi, Heba Ramadan et Rabie Zein dans Cabaret de la compagnie El-Warsha, Beni Suef (Égypte), 2015. Photo Roger Anis.
Dalia El Guindi, Raham el Wedidi, Heba Ramadan et Rabie Zein dans Cabaret de la compagnie El-Warsha, Beni Suef (Égypte), 2015. Photo Roger Anis.

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Dalia El Guindi, Raham el Wedidi, Heba Ramadan et Rabie Zein dans Cabaret de la compagnie El-Warsha, Beni Suef (Égypte), 2015. Photo Roger Anis.
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Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 147 - Scènes contemporaines des mondes arabes
147

Sous Hos­ni Moubarak (1981 – 2011), le paysage théâ­tral égyp­tien est encadré par des insti­tu­tions et une bureau­cratie bien instal­lées depuis les années 1950 et les trans­for­ma­tions de l’époque nasséri­enne. Il existe donc bien en Égypte un théâtre pub­lic, mais vieil­lis­sant et étroite­ment lié au fonc­tion­nement de l’État. Ce théâtre pub­lic a pro­gres­sive­ment adop­té les stan­dards esthé­tiques et économiques du théâtre com­mer­cial apparu avec l’ouverture au libéral­isme sous Anouar el-Sadate (1970 – 1981). En marge de ces secteurs, le théâtre indépen­dant, né à la fin des années 1980, appa­raît comme le plus promet­teur. Cepen­dant, il demeure con­traint par le manque de moyens, une sur­veil­lance étroite et une men­ace de cen­sure opérant comme une « épée de Damo­clès1 » au-dessus de la tête des artistes cher­chant à s’émanciper de l’État et à dévelop­per des ini­tia­tives esthé­tiques et poli­tiques à la scène. 

La révo­lu­tion de 2011 et l’épisode poli­tique révo­lu­tion­naire s’étendant jusqu’au mois de juin 2013, ain­si que la reprise en main du pays par l’armée trans­for­ment cet équili­bre et per­me­t­tent aux artistes de déploy­er leur tra­vail en lien étroit avec le con­texte poli­tique, recon­fig­u­rant le champ théâ­tral égyp­tien tout au long de la décen­nie suiv­ante. 

Théâtre(s) en révolution(s)

À la suite des mobil­i­sa­tions du 25 jan­vi­er 2011 et de la chute du prési­dent Moubarak le 11 févri­er suiv­ant, les insti­tu­tions sont mis­es en sus­pens. Ain­si, les théâtres nationaux fer­ment momen­tané­ment leurs portes, et les praticien·ne·s y offi­ciant choi­sis­sent, pour certain·e·s, de rejoin­dre la rue. Pour les artistes du mou­ve­ment indépen­dant, la sup­pres­sion de toutes les instances de cen­sures éta­tiques per­met un développe­ment excep­tion­nel de la pro­duc­tion. Mais ce sont aus­si des amateur·ice·s qui se con­ver­tis­sent à l’art du théâtre et de la per­for­mance à la faveur du mou­ve­ment révo­lu­tion­naire. Pour tous et toutes, et alors que les précé­dentes décen­nies ont été mar­quées par des dif­fi­cultés finan­cières, une sur­veil­lance étroite et un manque de lieux de créa­tion, l’ouverture de la rue, dev­enue espace de jeu, de per­for­mance, de propo­si­tions poli­tiques et artis­tiques per­met alors d’aller à la ren­con­tre d’un nou­veau pub­lic, présent, de fait, dans la rue. 

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Pauline Donizeau
Pauline Donizeau est docteure en Études théâtrales et maîtresse de conférences à l’Université Lyon 2....Plus d'info
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