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Le 23 Fév 2023

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Couverture du numéro 148 - Arts vivants. Cirque marionnette espace public - Alternatives Théâtrales
148

Avec Micha Gold­berg, le Cifas inau­gure un cycle d’expérimentations col­lec­tives, où la marche et la fête con­spirent pour réin­ven­ter l’espace pub­lic.

Aux orig­ines des fêtes de fin d’année, il y avait le culte de Mithra et les Sat­ur­nales : du 17 au 24 décem­bre. À cette occa­sion, des hommes et des femmes por­taient des guir­lan­des autour du cou et s’offraient des cadeaux. On inver­sait aus­si l’ordre social, puisque les esclaves et leurs maîtres échangeaient sym­bol­ique­ment leur place le temps de quelques jours. La Fête des fous a pris le relais des Sat­ur­nales. On y éli­sait l’abbé des sots et autres rois de Noël. Les enfants for­maient des ban­des de guis­ards (déguisés en vieux français) et allaient de mai­son en mai­son chanter et réclamer de menus présents. Dans le culte mithraïque, Mithra jail­lis­sait de la roche d’une grotte avec une épée et une torche à la main. Il sym­bol­i­sait la vigueur qui avait survécu aux ténèbres et à l’hiver.

Quelques sym­bol­es de ces fêtes ont per­sisté jusqu’à aujourd’hui. Mais les fêtes d’hiver qui occu­paient l’espace pub­lic et don­naient un rôle à cha­cun n’existent plus. Brux­elles n’est épargnée ni par la pri­vati­sa­tion de son espace pub­lic, ni par sa trans­for­ma­tion en grand mag­a­sin. En plus d’être triste, la fête est franche­ment injuste. Com­ment fêter le sol­stice autrement ?

Le Cifas se pose la ques­tion ou plutôt relève le défi.

La nou­velle direc­tion a invité Micha Gold­berg, notre nou­veau Mithra. Micha a été repéré pour son approche ludique, poé­tique et sociale de l’intervention artis­tique en milieu urbain. Revis­i­tant les sym­bol­es des fêtes de fin d’année – de la pro­ces­sion enfan­tine des guis­ards aux fêtes de lumières et au port de la guir­lande des Sat­ur­nales –, Micha et le Cifas ont imag­iné un événe­ment en deux temps. Une semaine durant, avant le sol­stice, une brigade de trot­tinettes élec­triques en tenue de lumière a tracé des sil­lons col­orés dans les dix-neuf com­munes de Brux­elles. Et puis une grande marche a été organ­isée, reliant la rue de Flan­dre aux abat­toirs d’Anderlecht.

Voici le réc­it du voy­age.

Nous nous infil­trons dans la ville qui nous a lais­sés pass­er. Nous quit­tons le Cifas et la rue de Flan­dre en bour­don­nant comme des abeilles. Micha nous dit dans un cor­net que nous ver­rons ce que nous voudrons et que c’est ça la poésie.

Nous écou­tons Joëlle Sam­bi, autrice et activiste née à Brux­elles et ayant vécu à Kin­shasa. Elle lit des extraits de son recueil Cail­lass­es à la porte d’Anderlecht.

Ils dis­ent que nos seules présences dans la rue / le métro / les stades / les bars et les cafés / les bureaux, les hôpi­taux / les par­lements et les mater­nités / nos seules présences sont de trop.

Parce qu’il n’est désor­mais plus ques­tion qu’ils par­lent à notre place / Plus ques­tion qu’ils déci­dent pour nos ven­tres, tranchent nos salaires / Plus ques­tion qu’ils nous dis­ent quelles lèvres embrass­er / Quels corps enlac­er / Quelles chattes léch­er.

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