La catastrophe – et après ? Kein Licht, « Thinkspiel » de Philippe Manoury  1

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La catastrophe – et après ? Kein Licht, « Thinkspiel » de Philippe Manoury  1

Le 7 Sep 2021
Kein Licht de Philippe Manoury, mise en scène Nicolas Stemann, Opéra Comique, 2017. Photo Vincent Pontet.
Kein Licht de Philippe Manoury, mise en scène Nicolas Stemann, Opéra Comique, 2017. Photo Vincent Pontet.

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Kein Licht de Philippe Manoury, mise en scène Nicolas Stemann, Opéra Comique, 2017. Photo Vincent Pontet.
Kein Licht de Philippe Manoury, mise en scène Nicolas Stemann, Opéra Comique, 2017. Photo Vincent Pontet.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 144-145 - Opéra et écologie(s)
144 – 145

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Kein Licht (2011/2012/2017), lit­térale­ment « pas de lumière », est le titre de l’ouvrage de théâtre musi­cal de Philippe Manoury présen­té en octo­bre 2017 à l’Opéra Comique en copro­duc­tion avec la Ruhrtri­en­nale. Ce spec­ta­cle lyrique échafaudé directe­ment sur le plateau, au cours des répéti­tions, est né d’une col­lab­o­ra­tion étroite entre le com­pos­i­teur et le met­teur en scène Nico­las Ste­mann. Il emprunte à l’écrivaine et auteure dra­ma­tique autrichi­enne Elfriede Jelinek, née en 1946, prix Nobel de lit­téra­ture en 2004, le matéri­au dra­ma­tique de la pièce éponyme, évo­ca­tion d’une cat­a­stro­phe naturelle. L’inscription du livret dans la per­spec­tive de l’événement his­torique, sug­gérant la cat­a­stro­phe de Fukushi­ma au pub­lic de 2017, appelait l’ajout d’un autre matéri­au dra­ma­tique emprun­té à Elfriede Jelinek, com­posé d’Epilog, texte de 2012, et de Der Einzige, sein Eigen­tum (Hel­lo dark­ness, my old friend), texte rédigé par Jelinek en 2017 trois mois avant le début des répéti­tions de l’œuvre. Le nom de Fukushi­ma n’est jamais pronon­cé, ni dans le texte de Jelinek, ni dans le « Thinkspiel », qui met en scène une manière de penser le lende­main d’une cat­a­stro­phe aux dimen­sions à la fois écologiques et poli­tiques : on rap­pelle que la vérité a été cachée aux pop­u­la­tions con­cernées, en pre­mier lieu par le gou­verne­ment japon­ais, en lien avec l’industrie, et que l’élection de Don­ald Trump trans­pose la men­ace représen­tée par le nucléaire civ­il à l’échelle mil­i­taire. 

Cinquième opus théâ­tral de Philippe Manoury, Kein Licht abor­de les enjeux de la prise de con­science de la néces­sité d’un rap­port entre le théâtre musi­cal et l’état du monde. Pour ce faire, Manoury pour­suit le tra­vail d’exploration d’une dra­maturgie reposant sur la rela­tion entre voix et élec­tron­ique. Néan­moins, la recherche élec­tron­ique, en per­pétuel développe­ment dans son tra­vail, ne s’y trou­ve pas à son point d’aboutissement : Kein Licht ne fait qu’aborder sous cer­tains angles les dif­férentes manières de percevoir les stades inter­mé­di­aires entre le par­ler et le chanter grâce à l’électronique.

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Philippe Manoury
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Sofiane Boussahel
Sofiane Boussahel est dramaturge dans les domaines lyrique et symphonique, ainsi que traducteur littéraire de...Plus d'info
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