Le Théâtre Varia : l’objet heureux d’une distraction

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Le Théâtre Varia : l’objet heureux d’une distraction

Le 24 Déc 1994
Christian Maillet. L'ÉCHANGE de Paul Claudel, mise en scène de Philippe Sireuil, Théâtre Varia, 1990. Photo Danièle Pierre.
Christian Maillet. L'ÉCHANGE de Paul Claudel, mise en scène de Philippe Sireuil, Théâtre Varia, 1990. Photo Danièle Pierre.
Christian Maillet. L'ÉCHANGE de Paul Claudel, mise en scène de Philippe Sireuil, Théâtre Varia, 1990. Photo Danièle Pierre.
Christian Maillet. L'ÉCHANGE de Paul Claudel, mise en scène de Philippe Sireuil, Théâtre Varia, 1990. Photo Danièle Pierre.
Article publié pour le numéro
Lettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives ThéâtralesLettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives Théâtrales
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NOUS AVONS inau­guré le Théâtre Varia lors de l’hiv­er 82. Jan­vi­er était enneigé. Je me sou­viens des dif­fi­cultés qui en découlaient pour les derniers pré­parat­ifs de notre pre­mier spec­ta­cle, L’HOMME QUI AVAIT LE SOLEIL DANS SA POCHE de Jean Lou­vet. La dif­fi­culté de cir­culer dans la rue du Scep­tre, le froid dans la salle, les canons à chaleur, les mains de François Beuke­laers et ses cours­es sur le plateau qui racon­tait le quai d’une gare, la tête de Jean Lou­vet le jour de la générale, les cou­ver­tures pour les spec­ta­teurs…

Peu enclin au roman­tisme, je n’ai aucune nos­tal­gie de nos débuts, de notre « jeunesse ». Ce n’é­tait ni bien, ni mal. Nous étions en lutte, mais nous l’é­tions con­traints et for­cés, car seul le pub­lic sem­blait recon­naître la néces­sité de cet « autre » théâtre que nous fai­sions. Je me sou­viens aus­si d’un respon­s­able d’ad­min­is­tra­tion qui nous tenait le lan­gage facile du pub­lic à con­quérir, alors que nous avions à peine de quoi pay­er les tim­bres des invi­ta­tions aux pre­mières. Je me sou­viens de son cynisme lors d’une dis­cus­sion qui se tenait d’ailleurs dans les anciens locaux d’Al­ter­na­tives théâ­trales, place du Châte­lain1. Ce devait être avant l’ou­ver­ture du Théâtre Varia. Peur-être ses pro­pos et ses posi­tions m’ont-ils à ce point choqué qu’ils ont décidé de mon départ du Théâtre Élé­men­taire pour rejoin­dre Philippe Sireuil et Mar­cel Del­val au Théâtre Varia où la lutte pour ces ques­tions pre­nait rout son sens. Je n’avais pour­tant jamàis imag­iné que nous réus­siri­ons à ce que le bâti­ment soit acheté et réha­bil­ité par la Com­mu­nauté Française. J’é­tais per­suadé que devant l’in­dif­férence pro­fonde du monde poli­tique, seul le chemin que nous emprun­tions, et la lutte qu’il impli­quait, avait un sens, était riche et vivant. J’ai été sur­pris que les Pou­voirs Publics « craque­nt ». J’ai douté qu’ils com­pren­nent réelle­ment l’im­por­tance des enjeux — pour notre cul­ture, pour notre ville, pour notre pays et ses habi­tants — de l’émer­gence de ces forces nou­velles et des ren­con­tres qu’elles occa­sion­nèrent avec un vrai pub­lic. Car je reste per­suadé que le Théâtre Varia con­nut, en ses débuts, un véri­ta­ble suc­cès et ren­con­tra vrai­ment son pub­lic. Mal­gré tout, aucun homme poli­tique, hormis la présence sym­bol­ique du Min­istre le Jour J, ne par­tic­i­pa, de tout cœur, à l’in­au­gu­ra­tion d’un chantier qui avait coûté quelques 90 mil­lions de francs belges…

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Christian Maillet
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