« Ils nous ont mis au monde en s’envoyant en l’air, et nous sommes incapables de voler»1

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Le 29 Oct 1995

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Werner Schwab-Couverture du Numéro 49 d'Alternatives ThéâtralesWerner Schwab-Couverture du Numéro 49 d'Alternatives Théâtrales
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WERNER SCHWAB dis­ait que son oint de départ était que les gens ne par­lent pas, mais qu’ils sont par­lés. Schwab : « La moti­va­tion de base n’est pas de racon­ter une his­toire, car toutes les his­toires ont été racon­tées. C’est la douleur qui est impor­tante. Ce qui compte, c’est d’es­say­er à nou­veau le chemin entre ce qui est exprimé et ce qui devrait être exprimé. »

Dans MA GUEULE DE CHIEN, Schwab écrit que « la langue tire les per­son­nages der­rière elle comme des boîtes de con­serve qu’on aurait attachées à la queue d’un chien (« wie Blech­büch­sen, die man einem Hun­de­schwanz ange­bun­den hat »). Alors comme des ramasseurs d’é­paves, nous suiv­ons le chemin par­cou­ru par ce chien sauvage, en jetant un coup d’œil sur les matéri­aux qu’il a lais­sés ici et là, der­rière lui. Schwab : « Matéri­aux ? Ils sont là de toute façon. On ne peut pas les met­tre à prof­it. Et puisqu’on ne peut les met­tre à prof­it, il ne reste qu’à les façon­ner con­tin­uelle­ment. Et ça m’est égal si je suis assis isolé dans le noir ou debout dans la foule. Où que l’on se trou­ve dans la vie, des choses se présen­tent à nous. Et là, c’est l’at­ti­tude, qui compte rien d’autre. Et atti­tude veut tout de même dire : inter­pré­ta­tion, regard et écri­t­ure pré­cisé­ment. Mais creuser des thèmes, ça n’a pas de sens. »

Schwab dis­ait du théâtre que c’é­tait « une cochon­ner­ie ennuyeuse où l’un peut mourir d’en­nui con­tre paiement ». Il a voulu y met­tre un peu d’ex­ci­ta­tion comme dans les con­certs d’lggy Pop. Alors il s’est attelé à la besogne avec corps et âme, mais surtout avec du mus­cle. Schwah : “Le cœur, comme morceau de chair humaine, est un mus­cle, et la force est la seule manière de sauver le vieil ani­mal théâtre, qu’on peut sauver, si on le mar­tyrise en l’écras­ant ».

Etant don­né ses con­vic­tions d’artiste icon­o­claste, et une cer­taine stratégie de la provo­ca­tion pro­pre aux artistes timides, à ses débuts, les cri­tiques ont essayé de l’évin­cer. Mais Schwab l’a pris du bon côté : « Au bout du compte chaque forme de réac­tion est à mon avan­tage. Surtout quand elle est vio­lente. Quand quelqu’un écrit : ‘Schwab est un trou du cul’, c’est for­mi­da­ble. »

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