MIKE SENS : Vous avez joué plusieurs pièces de Werner Schwab. Quels personnages avez-vous interprétés ?
Jennifer Minetti : J’ai joué Madame Kovacic dans EXTERMINATION OU MON FOIE N’A PAS DE SENS lors de la création au Kammerspiele de Munich. C’est à cette occasion que j’ai fait la connaissance de Werner. Mon deuxième Schwab fut LE CIEL MON AMOUR MA PROIE MOURANTE dans lequel j’ai joué « Frau Wurm »1. Puis ce fut Marthe Schwertlein dans FAUST : MON THORAX : MON CASQUE, un rôle qu’il avait écrit pour moi, et en juillet prochain, je répéterai LES PRÉSIDENTES à Esslingen où je serai Grete.
Il faut que je vous parle aussi d’une autre pièce dont Schwab disait que personne sauf lui ou moi ne serait
capable de la mettre en scène : FOSSÉS OUVERTS FENETRES OUVERTES. Je suis actuellement à la recherche d’un lieu où monter cette pièce. Les théâtres
hésitent parce que c’est un texte assez particulier. Son sujet est l’amour et peut-être ne trouve-t-on pas ça assez
schwabien. Bien sûr, il y est aussi question de la mort, mais surtout de la sexualité réprimée.
M.S.: Comment trouvez-vous la langue de Werner Schwab : artificielle ou naturelle ?
J.M.: Artificielle bien sûr, c’est à nous autres comédiens de la rendre naturelle. J’adore apprendre cette langue par cœur. D’ailleurs, que signifie ce mot : artificiel ? Brecht, Shakespeare et Thomas Bernhard sont artificiels eux aussi.