Créer prend du temps

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Créer prend du temps

Questions au collectif Les Compagnons pointent

Le 13 Nov 2019
Benoît Janssens, Virgile Magniette et Axel Cornil dans L’histoire approximative mais néanmoins touchante de Boby Lapointe. Création collective des Compagnons pointent. Photo Thibaut Wathelet.
Benoît Janssens, Virgile Magniette et Axel Cornil dans L’histoire approximative mais néanmoins touchante de Boby Lapointe. Création collective des Compagnons pointent. Photo Thibaut Wathelet.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 139 - Nos alternatives
139

Que refusez-vous ? qu’affirmez-vous ?

Nous refu­sons d’assujettir une créa­tion aux délais de pro­duc­tion atten­dus du secteur ou autrement dit, nous voulons bien don­ner du jus mais pas les pépins, et si nous ne sommes pas ensem­ble, nous n’avançons pas. Nous affir­mons que chaque pro­jet a besoin d’une méthodolo­gie dédiée qui pour­ra être une expéri­men­ta­tion. Nous affir­mons que créer prend du temps. Beau­coup de temps. Et que nous avons envie de le faire de sorte à ce que cha­cun se retrou­ve dans les proces­sus et le tra­vail que nous met­tons en place. Nous ten­tons de chem­iner et d’œuvrer col­lé­giale­ment. Non pas par soucis d’épanouissement per­son­nel mais bien par désir de faire du théâtre con­frater­nelle­ment. En accep­tant à la fois les lois de la grav­ité et donc d’une cer­taine ver­ti­cal­ité et en appré­ciant les joies des hori­zons et paysages nou­veaux et donc de l’horizontalité. Nous avançons et procé­dons donc en oblique, dans le respect de cha­cun. On ne refuse pas grand-chose entre nous, ce qui fait que nos créa­tions sont peut-être plus longues à voir le jour. Plus qu’affirmer ou refuser nous essayons. On a décidé à cinq de fonc­tion­ner comme cela, même si le « comme cela » est en per­pétuelle mod­i­fi­ca­tion et réflex­ion, mais c’est à peu près tout ce qu’on « affirme ».

Quelle appellation/signature ?
col­lec­tif, bande, groupe, troupe, ensem­ble…

Com­pagnons évidem­ment offi­cielle­ment. Col­lec­tif admin­is­tra­tive­ment. Est-ce qu’on sera tous d’accord là-dessus ? Pas sûr. Une bande ? Mais quand il s’agit de l’écriture dans des pro­grammes ou des dossiers nous util­i­sa­tions l’appellation col­lec­tif qui fait un peu plus sérieux. On s’appelle entre nous les com­pagnons, puisqu’on a tous plus ou moins habités la même mai­son lors de notre pas­sage au con­ser­va­toire de Mons, rue des com­pagnons, tout sim­ple­ment. Mais depuis 2016 on s’est aus­si insti­tu­tion­nal­isés en ASBL « Les Com­pagnons pointent », on est donc cha­cun devenus poin­tus : Le point de vue, le point final, l’embompoint, le point de sus­pen­sion (ou sous-fifre) et le point-vir­gule.

Quelles sont vos influ­ences (théâ­trales et non théâ­trales ?)

Boby Lapointe. Les Mon­ty Python. Remy Bric­ka. Djan­go Edwards, Lau­rel et Hardy. Pierre Aucaigne. Elles sont aus­si nom­breuses que cinq per­son­nes qui répon­dent pour eux mêmes à cette ques­tion. 

Con­statez-vous un retour du leader ?

On n’ouvre pas quand il vient frap­per. Il aurait bien du mal à revenir puisqu’il n’a jamais vrai­ment été là. Cha­cun arrivant avec ses qual­ités et ses défauts dans la com­pag­nie, cer­taines dos­es de « lead­erisme » ont ten­dance à réap­pa­raître par­fois, c’est assez naturel. Surtout quand il s’agit de ques­tions de pro­duc­tion mais on essaie d’éviter cela en dis­tribuant les tâch­es de dif­férentes manières à chaque fois. Nous sommes sans cesse en ques­tion­nement et notre but à tous est de tous s’occuper de tout, les choses se dis­ent et évolu­ent tout douce­ment.

Y‑a-t-il une dimen­sion poli­tique à votre démarche col­lec­tive,
un pro­jet poli­tique à affirmer et défendre ?

Peut-être, de loin. Penser au groupe et à son intérêt avant soi-même. Nous faisons du théâtre, pas cam­pagne. Si il y a une dimen­sion poli­tique elle s’exprime dans notre prax­is mais nous n’avons jamais écrit un man­i­feste là-dessus. On tente (ce) quelque chose d’abord pour nous même parce qu’on sent que peut-être cela peut être chou­ette comme ça aus­si.

Y‑a-t-il une men­ace à tra­vailler ensem­ble ?

Une men­ace ? Pour le moment à part avoir du plaisir à le faire, on ne voit pas. La men­ace que ça marche. Et puis si ça ne marche pas, le chemin aura été drôle et enrichissant pour cha­cun. La men­ace de ne plus vouloir tra­vailler ensem­ble. De temps en temps, à l’instar d’un vieux cou­ple, les manies de cha­cun passent alter­na­tive­ment du statut de irri­tant à récon­for­t­ant.

Le texte com­plet de l’entretien avec Les Com­pagnons pointent
est à retrou­ver sur : www.alternatives theatrales.be

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