VOICI quelques expéri­ences per­son­nelles qui mon­trent que Builders asso­ci­a­tion se situe entre deux généra­tions : celle qu’on définit comme l’avant-garde stric­to sen­su, et celle qui lui a suc­cédé. Mes pre­miers sou­venirs, qui remon­tent très loin, sont liés à mon activ­ité de dra­maturge pour le Woost­er Group. J’ai tra­vail­lé sur FRANK DELL’S THE TEMPTATION OF SAINT ANTONY et BRACE UP ?, une adap­ta­tion des TROIS SŒURS de Tchekhov. Je me sou­viens que Ruth Maleczech, au début des répéti­tions, jouait Olga. Ruth et Joan Jonas fai­saient la course en fau­teuil roulant dans le Per­form­ing Garage, ce qui m’amusait beau­coup, mais Ruth ne sem­ble pas avoir vrai­ment aimé cette expéri­ence : elle avait été engagée pour pren­dre le rôle de Pey­ton Smith, actrice et mem­bre fon­da­teur du Woost­er Group, avec laque­lle Eliz­a­beth LeCompte s’était fâchée ; et puis elle a été à son tour con­gédiée lorsqu’Elizabeth Le Compte a décidé que, réflex­ion faite, Pey­ton Smith reprendrait son rôle… Eliz­a­beth LeCompte, direc­trice du Woost­er Group, aime bien vir­er les gens.

Je crois que ma col­lab­o­ra­tion avec le Woost­er Group cor­re­spond à la fin de cette époque de finance­ment absol­u­ment utopique… Je n’aime pas évo­quer ces bass­es ques­tions finan­cières, mais le Woost­er Goup a vrai­ment survécu grâce à des copro­duc­tions généreuses avec des théâtres européens. Le TAT ( The­ater am Turm, Franc­fort), le Hebel-The­ater (Berlin), le Kaaithe­ater (Brux­elles) et le Fes­ti­val de Vienne ont tous joué un rôle déter­mi­nant dans le tra­vail du Woost­er Group et lui ont per­mis de tra­vailler à un rythme plus calme.