JE TREMBLE (1)
Noir, ça commence dans le noir. On entend des pas. Arrive un homme en costume gris et crâne rasé. Il est le Monsieur Loyal d’un étrange cabaret. Il s’appelle Le présentateur dans le texte imprimé et il prévient d’emblée :
«Nous voilà au commencement de cette soirée, intitulée « Je tremble », soirée au cours de laquelle il est peu probable que vous soyez amenés à trembler vraiment ce titre étant en réalité un titre comme ça – presque un titre par hasard. »1 Il dit aussi qu’à la fin de la soirée, au tout dernier instant, il mourra. Il se doit de nous avertir car il mourra devant nous, devant nos yeux.
Des raisons de trembler
Quand on demande à Joël Pommerat si ce titre est le fruit du hasard, il répond simplement que les titres ne sont pas signifiants, et aussi : « C’est beau le tremblement. Mais moi, je ne tremble pas. » Il ajoute que c’est vraiment, comme le dit le personnage, un titre par hasard.
Mais qu’est-ce qui vacille dans le théâtre de Joël Pommerat ? Qu’est-ce qui vacille dans ce théâtre apparemment immobile ? Je crois que ça a à voir avec les « frissons de la pensée. 2 »