Josef Nadj — La révolte est le manteau du risque

Josef Nadj — La révolte est le manteau du risque

Chantal Hurault, d’après un entretien avec l’artiste

Le 28 Avr 2005
Photo du paysage à partir duquel Josef Nadj a créé LAST LANDSCAPE. - Photo Josef Nadj.
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Article publié pour le numéro
L'épreuve du risque-Couverture du Numéro 85-86 d'Alternatives ThéâtralesL'épreuve du risque-Couverture du Numéro 85-86 d'Alternatives Théâtrales
85 – 86
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DIRECTEUR du cen­tre choré­graphique d’Orléans, Josef Nadj sera l’artiste asso­cié du fes­ti­val d’Avignon 2006. S’il a dès ses débuts rejeté les éti­quettes des gen­res, Josef Nadj con­tin­ue de brouiller les fron­tières entre danse, théâtre, musique et arts plas­tiques – moins con­cerné par la nou­veauté formelle qu’animé du désir de met­tre en mou­ve­ment la pen­sée. Pièce après pièce, il développe et laisse mûrir son pro­pre lan­gage, non pas un style ni une esthé­tique, mais une poé­tique.

Je sors juste de deux con­fronta­tions très fortes, après Artaud avec IL N’Y A PLUS DE FIRMAMENT, il y a eu Rous­sel avec POUSSIÈRE DE SOLEILS. Il faut revenir à ces quelques fig­ures qui ont lais­sé des traces, ce sont des empreintes qui cri­ent de temps à autre. On ne doit pas les con­tourn­er, il faut penser à elles con­tin­uelle­ment, se recharg­er de leur énergie. Ce sont elles qui me don­nent la force de con­tin­uer. POUSSIÈRE DE SOLEILS est un geste de retour à Rous­sel, aux risques qu’il pre­nait dans ses créa­tions théâ­trales et son écri­t­ure lit­téraire. Le XXe siè­cle a fait le tour de toutes sortes d’ouvertures et de remis­es en ques­tion des formes artis­tiques. On sent que la boucle est bouclée… Mais notre milieu, et les moyens que nous avons, nous per­me­t­tent d’aborder avec plus de sérénité la ques­tion du renou­velle­ment. Nous avons un autre défi qui va davan­tage dans le sens d’un appro­fondisse­ment, un tra­vail plus ver­ti­cal qu’horizontal.

Tout moment de créa­tion est une prise de risque. Dès qu’on abor­de une œuvre, le risque est là : est-ce qu’on réus­sira à par­courir le chemin prévu et imag­iné, va-t-on attein­dre la qual­ité qu’on souhaite lui don­ner ? Je dif­férencierais ici le sens du risque de celui de la révolte : la révolte est l’habit, le man­teau du risque. Toute forme poé­tique est un refus par rap­port à la vie. On est en per­ma­nence en révolte, mais on oscille entre un isole­ment total, un sen­ti­ment d’impuissance face à la vie, et un sen­ti­ment de ras-le-bol, qui provoque le geste de révolte. La révolte s’impose d’abord comme réac­tion face à la vie, à l’abrutissement général et la masse du bruit qui nous entoure. Il y a des moments où on est plus récep­tif, on intè­gre alors ce vécu-là dans l’acte artis­tique, on sort de nos sen­tiers, de notre bulle, et on pro­duit quelque chose qui est en réac­tion.

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Josef Nadj
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Chantal Hurault
Docteure en études théâtrales, Chantal Hurault a publié un livre d’entretiens avec Dominique Bruguière, Penser...Plus d'info
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