Moi et les Autres :de quelques spectacles de Reims scènes d’Europe 2017

Moi et les Autres :de quelques spectacles de Reims scènes d’Europe 2017

Le 23 Nov 2017
Faustin Linyekula dans More more more…future, Manège de Reims (Reims scènes d’Europe), 2017. Photo Agathe Poupeney.
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Faustin Linyekula dans More more more…future, Manège de Reims (Reims scènes d’Europe), 2017. Photo Agathe Poupeney.
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Depuis 2009, la Comédie de Reims pro­pose, dix jours durant, dans le cadre de « Reims scènes d’Europe », une pro­gram­ma­tion inter­na­tionale croisant les arts – théâtre, danse, per­for­mances, con­certs, mais aus­si, cirque, opéra et pho­togra­phie. L’édition de 2017 a été conçue dans l’esprit du Théâtre Gor­ki, dirigé depuis 2013 par la met­teuse en scène Sher­min Lang­hoff – pre­mière femme issue de l’immigration à occu­per un tel poste en Alle­magne. Le pro­jet du Gor­ki est de « penser la ville dans son ensem­ble avec tous ceux qui y sont arrivés ces dernières décen­nies, qu’ils soient réfugiés, exilés, immi­grés, ou tout sim­ple­ment qu’ils aient gran­di à Berlin ». Reims scènes d’Europe avait pour ambi­tion de mon­tr­er des créa­tions qui inter­ro­gent le car­ac­tère mou­vant de « notre iden­tité européenne, tout en prê­tant atten­tion à sa diver­sité1 », en invi­tant des fig­ures comme Peter Brook ou Falk Richter et des créa­tions inédites. 

Croise­ment du met­teur en scène et auteur syrien Yamen Mohamad, exilé à Reims, et Hos­pi­tal­ités du per­former Mas­si­mo Furlan, furent crées pen­dant le fes­ti­val. La diver­sité indique une plu­ral­ité, une ren­con­tre, par­fois une oppo­si­tion, entre « nous » (mon groupe cul­turel et social) et les « autres » (ceux qui n’en font pas par­tie), la recon­nais­sance mutuelle des « valeurs » et des « cul­tures » de l’autre, comme l’a théorisée Todor­ov2. Qu’en est-il au sein de ce fes­ti­val ? Qui écrit et qu’est-ce qui est écrit dans ces spec­ta­cles abor­dant la ques­tion de la « diver­sité » ?

Reims-Scènes d’Europe accueil­lait vingt-six spec­ta­cles et qua­tre lec­tures. Une tour de Babel dont peut-être seules l’Asie et l’Inde étaient absentes. Une pro­gram­ma­tion éclec­tique avec des spec­ta­cles européens bien sûr, mais égale­ment d’inspiration améri­caine (l’ouverture New-York Paris Odessa est la ren­con­tre de la musique yid­dish avec de l’électro, des stan­dards du jazz et de Broad­way), con­go­laise avec Faustin Linyeku­la, ou encore camer­ounaise avec le con­cert Errances et Réso­nances d’Hélène Bresc­hand et Ze Jam Afane, mêlant harpe et voix autour d’une expéri­men­ta­tion con­tem­po­raine.

Pour ce qui est du théâtre, les spec­ta­cles évo­quant directe­ment la diver­sité touchaient à des ques­tions poli­tiques. We call it Love de Car­ole Kare­mera et Denis Mpun­ga reve­nait sur le géno­cide du Rwan­da, tan­dis que Ce qui nous regarde de Myr­i­am Mar­zou­ki, ten­tait d’interroger notre regard sur le voile. Quant au flam­boy­ant Small Town Boy de Falk Richter, fruit d’une com­mande du Gor­ki écrite à par­tir de l’histoire de sa troupe actuelle, elle ques­tionne l’identité alle­mande, en soule­vant, non sans avoir recours au sec­ond degré, des ques­tions rel­e­vant de l’identité sex­uelle et de ses représen­ta­tions.

Même si l’entreprise serait pas­sion­nante, il ne s’agira pas ici (car les signes sont comp­tés !) d’établir un inven­taire recen­sant la manière dont l’identité et la diver­sité sont représen­tés au sein de cette édi­tion. Soulignons sim­ple­ment que, dans la qua­si total­ité des spec­ta­cles, qu’ils s’agisse de danse, de théâtre ou de musique, les thèmes étaient étroite­ment liés à l’histoire per­son­nelle de ceux qui les ont écrits ou/et inter­prétés. Il s’agit plutôt de don­ner à voir com­ment ces iden­tités appa­rais­sent et ce qu’elles soulèvent comme prob­lé­ma­tiques, à la fois en tant qu’individualisation et iden­ti­fi­ca­tion à l’autre, à tra­vers quelques temps forts. L’itinéraire choisi est donc sub­jec­tif. Un chemin pos­si­ble par­mi d’autres, ici encore.

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Photo de Marjorie Bertin, Crédit Anthony Ravera RFI
Marjorie Bertin
Docteur en Études théâtrales, enseignante et chercheuse à la Sorbonne-Nouvelle, Marjorie Bertin est également journaliste à...Plus d'info
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