« Je voudrais que le spectateur puisse retrouver une place d’actant »

Entretien
Théâtre

« Je voudrais que le spectateur puisse retrouver une place d’actant »

Entretien avec Jeanne Dandoy

Le 12 Jan 2009
GAME OVER - Lou Hérion
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GAME OVER - Lou Hérion
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Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 100 - Poétique et politiqueCouverture du numéro 100 - Poétique et politique - Festival de Liège
100

NANCY DELHALLE : Tes spec­ta­cles, et plus pré­cisé­ment, les deux derniers, L’AXE DU MAL et GAME OVER, inter­ro­gent le monde con­tem­po­rain. On y trou­ve une dénon­ci­a­tion portée, dans l’AXE DU MAL, con­tre la poli­tique étrangère des États-Unis à tra­vers le par­cours ini­ti­a­tique d’une jeune fille, forme qui rap­pelait SAINTE- JEANNE DES ABATTOIRS de Brecht. Quelles fil­i­a­tions retiendrais-tu pour ta démarche et cette préoc­cu­pa­tion poli­tique et sociale ?

Jeanne Dan­doy : Tout com­mence par une ren­con­tre au Con­ser­va­toire de Liège. Au départ, je ne savais trop pourquoi je voulais faire du théâtre, je voulais être artiste… Mais, comme beau­coup d’adolescents, j’étais insat­is­faite du monde qui m’entourait. Très vite, je me suis épanouie dans le théâtre. Depuis un petit temps, j’écrivais, mais pour le théâtre, car j’avais envie d’avoir une prise directe sur la réal­ité, sur le monde, sur les gens, sans encore cette préoc­cu­pa­tion poli­tique et sociale. Le théâtre m’a don­né une rai­son de canalis­er l’énergie néga­tive et de la trans­former en quelque chose de posi­tif : par­ler de la réal­ité avec poésie, mêlant rêves et cauchemars. Lorsque je me suis présen­tée dans une école, à la ques­tion « pourquoi voulez-vous faire du théâtre ? », j’ai répon­du que je ne savais pas et aus­si : « parce
que je veux chang­er le monde ». Ça a fait rigol­er ! Au Con­ser­va­toire de Liège, où je suis arrivée par hasard, on par­lait énor­mé­ment du monde. C’est par un tra­vail sur le jeu épique, au cours d’un pro­jet Brecht, que j’ai décou­vert cet auteur qui a changé ma vie. Il m’a don­né des out­ils d’analyse et de réflex­ion pour par­ler du monde. C’est une ren­con­tre qui s’est faite à tra­vers le Groupov, à tra­vers Jacques Del­cu­vel­lerie qui dirigeait ce pro­jet au stu­dio avec Pietro Varas­so. Jacques Del­cu­vel­lerie venait de réalis­er la mise en scène de LA MÈRE.
Mais à cause de cette insat­is­fac­tion du monde très forte dans mon ado­les­cence, dès mes pre­miers écrits, la poé­tique et le poli­tique étaient très forte­ment liés. Il s’agissait de cauchemars ou d’univers très oniriques. La colère et la poésie, le mer­veilleux ont fusion­né.

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Jeanne Dandoy
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Nancy Delhalle
Nancy Delhalle est professeure à l’Université de Liège où elle dirige le Centre d’Etudes et...Plus d'info
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