JANVIER 2009, THE BRIG (c’est-à-dire la prison) est présenté au festival de Liège. Mai 1963, THE BRIG était créé par le Living Theatre aux États-Unis1. Cinquante ans plus tard environ, certaines prisons américaines (et les françaises ne sont guère plus recommandables ), proposent des conditions d’incarcération tout aussi révoltantes. Des pensionnaires de la prison disciplinaire de marines, sur l’île d’Okinawa en 57, aux prisonniers de guerre d’aujourd’hui, (le camp de Guantanamo étant le plus célèbre) subissent d’innommables sévices que le Living continue de dénoncer, imperturbablement.
D’aucuns disent que c’est avec la même force de frappe que dans les années soixante-dix, d’autres pas ; que cette façon de pratiquer du théâtre aux électrochocs perturbe nos scènes autant que nos vies, d’autres pas. Ce qui est certain, c’est que la capacité d’indignation et de rébellion de Judith Malina n’est pas altérée, que ses motifs de colère ne manquent pas, que les hommes semblent toujours préférer la guerre à l’amour, et que les paradis artificiels (fiscaux et chimiques) offrent encore des réponses artificielles à ces maux-là. Mais qu’y peut le théâtre ?