Le cinéma, la plus grande aventure du théâtre

Entretien
Théâtre

Le cinéma, la plus grande aventure du théâtre

Entretien avec Grzegorz Jarzyna

Le 20 Avr 2009
Magdalena Cielecka et Andrzej Chyra dans FESTEN d'après le film éponyme de Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, mise en scène Grzegorz Jarzyna, Teatr Rozmaitosci de Varsovie, 200. Photo Stefan Okotowicz
Magdalena Cielecka et Andrzej Chyra dans FESTEN d'après le film éponyme de Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, mise en scène Grzegorz Jarzyna, Teatr Rozmaitosci de Varsovie, 200. Photo Stefan Okotowicz

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Magdalena Cielecka et Andrzej Chyra dans FESTEN d'après le film éponyme de Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, mise en scène Grzegorz Jarzyna, Teatr Rozmaitosci de Varsovie, 200. Photo Stefan Okotowicz
Magdalena Cielecka et Andrzej Chyra dans FESTEN d'après le film éponyme de Thomas Vinterberg et Mogens Rukov, mise en scène Grzegorz Jarzyna, Teatr Rozmaitosci de Varsovie, 200. Photo Stefan Okotowicz
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 101 - Extérieur Cinéma - théâtre national de Nice
101

LUKASZ DREWNIAK : THÉORÈME de Pier Pao­lo Pasoli­ni est le qua­trième scé­nario de film que tu montes au théâtre, après PERSONA de Bergman que tu as mon­té au Con­ser­va­toire, FESTEN au théâtre TR Warsza­wa, UN LION EN HIVER d’An­tho­ny Har­vey au Burgth­e­ater à Vienne. Peut-on sup­pos­er que le ciné­ma dès tes débuts a eu une grande influ­ence sur ta manière de penser le théâtre ?

Quels sont les films qui t’ont mar­qué ?

Grze­gorz Jarzy­na : Au milieu des années qua­tre-vingt, mon père a ramené de l’é­tranger un mag­né­to­scope « Hitachi ». Nous avons aus­si acheté une télé en couleur « Elec­tron » et une nou­velle époque a com­mencé. Le pre­mier film que j’ai enreg­istré à la télévi­sion, c’est LE PROCÈS d’Or­son Welles d’après Kaf­ka. Je le regar­dais en boucle. Un film en noir et blanc sur une télé en couleur !

À l’époque, je ne con­nais­sais pas encore le ciné­ma d’Or­son Welles : J’ai enreg­istré cè film car j’avais lu dans le jour­nal que c’é­tait un chef d’œu­vre. Dans mon explo­ration de l’art, du ciné­ma, de la musique ou de la pein­ture, je com­mence tou­jours par les grandes œuvres, par les clas­siques. Si une œuvre est con­sid­érée comme une œuvre majeure, je veux savoir pourquoi, en quoi con­siste son impor­tance et sa grandeur. Le deux­ième film que j’ai enreg­istré, et qui m’a boulever­sé et ému, c’é­tait L’HEURE DU LOUP d’Ing­mar Bergman.

C’est par ces deux titres que j’ai com­mencé à con­stituer ma ciné­math­èque per­son­nelle.

L. D.: Pourquoi as-tu regardé ces films en boucle ? Pour com­pren­dre leurs prob­lé­ma­tiques, les sym­bol­es ou pour mieux com­pren­dre com­ment ils ont été faits ?


G. J.: LE PROCÈS m’a fasciné par son côté visuel. On assiste à des scènes inou­bli­ables et inso­lites : dans la cathé­drale, au tri­bunal… L’im­age où Romy Schnei­der ouvre la paume de sa main et l’on voit appa­raître une fine mem­brane entre ses doigts. C’est un film très pic­tur­al. En tant que spec­ta­teur, je reçois une œuvre ciné­matographique dans son inté­gral­ité.

Ce n’est qu’après que je regarde de plus près com­ment il a été conçu et réal­isé.

G. J.: Des caiss­es rem­plies de films atten­dent le bon moment pour être regardés. Je m’y plonge quand j’en ai vrai­ment et intime­ment besoin.

Quand j’abor­de une œuvre, je me com­porte un peu comme un col­lec­tion­neur. Dès que je m’y mets, j’es­saye tou­jours de con­naître toute l’œu­vre d’un artiste. Durant mes études à Cra­covie, je fréquen­tais des ciné­mas d’art et essai. C’est comme ça que j’ai con­nu tout Pasoli­ni, que je suis devenu fou de Bergman et que je me suis enivré d’Her­zog.

L. D.: Tu en par­les comme si tu étais dépen­dant ! Le ciné­ma pour toi est comme une drogue ?

G. J.: Si on con­naît bien toute l’œu­vre d’un réal­isa­teur, chaque nou­veau film devient une mer­veilleuse aven­ture qui donne beau­coup de plaisir esthé­tique. Car je com­prends pourquoi il est fait de cette façon, je com­prends les ellipses, je recon­nais par­faite­ment son style. Je deviens un vrai parte­naire pour le réal­isa­teur. C’est comme ça que j’ap­prends son lan­gage mais aus­si le lan­gage du ciné­ma et le sens d’un lan­gage tout court.

L. D.: Tu pre­nais beau­coup de pho­tos guand tu étais jeune ?

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Grzegorz Jarzyna
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Lukasz Drewniak
Lukasz Drewniak est critique de théâtre et travaille pour les revues polonaises Dziennik, Przekroj, Dialog....Plus d'info
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