Victor / Victoria de Blake Edward’s : un auteur hollywoodien à Broadway

Théâtre
Réflexion

Victor / Victoria de Blake Edward’s : un auteur hollywoodien à Broadway

À la mémoire de Tony Adams

Le 12 Avr 2009
Rachel York, Michael Nouri, Tony Roberts et Julie Andrews dans VICTOR / VICTORIA de Blake Edwards, Broadway, 1995. Photo Victor/ Victoria Company.
Rachel York, Michael Nouri, Tony Roberts et Julie Andrews dans VICTOR / VICTORIA de Blake Edwards, Broadway, 1995. Photo Victor/ Victoria Company.

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Rachel York, Michael Nouri, Tony Roberts et Julie Andrews dans VICTOR / VICTORIA de Blake Edwards, Broadway, 1995. Photo Victor/ Victoria Company.
Rachel York, Michael Nouri, Tony Roberts et Julie Andrews dans VICTOR / VICTORIA de Blake Edwards, Broadway, 1995. Photo Victor/ Victoria Company.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 101 - Extérieur Cinéma - théâtre national de Nice
101

Reprenant son film de 1982, la comédie musi­cale de Blake Edwards don­née en 1995 à Broad­way, Victor/Victoria, a eu trois impacts majeurs sur la ten­dance « de l’écran à la scène » de la fin du vingtième siècle/début du vingt-et-unième siè­cle, époque à laque­lle les comédies musi­cales de Broad­way ont adap­té de plus en plus de films pop­u­laires. Tout d’abord, elle a amor­cé le cycle actuel d’adaptations « écran à la scène » très en vue ; par ailleurs, elle avait pour vedette Julie Andrews, qui avait égale­ment tenu le rôle titre dans le film — la pièce devint ain­si un « évène­ment », terme indus­triel sous-enten­dant un phénomène extra­textuel de grand intérêt médi­a­tique, dans ce cas pré­cis le retour d’Andrews à Broad­way après trente ans d’absence. Enfin, et surtout, aspect le plus impor­tant de cette adap­ta­tion : la pièce est le seul cas majeur (le seul cas, en fait, qui nous soit con­nu) où le met­teur en scène-auteur-pro­duc­teur du spec­ta­cle ait égale­ment été le réal­isa­teur-scé­nar­iste-pro­duc­teur du film sur lequel il se base.

En effet, si Mel Brooks est forte­ment asso­cié à deux comédies musi­cales plus récentes basées sur des films de sa réal­i­sa­tion (The Pro­duc­ers [Les Pro­duc­teurs] – 2001, tiré du film de 1968, et Young Franken­stein [Franken­stein Junior] – 2007, tiré du film de 1974), il ne les a pas mis­es en scène. Tout comme Edwards, il a par­ticipé à l’écriture et à la pro­duc­tion. Mais le rôle joué dans Victor/Victoria par Edwards en qual­ité de met­teur en scène-auteur-pro­duc­teur lui con­fère une autorité pra­tique­ment iné­galée dans l’histoire de Broad­way. Il reflète la préoc­cu­pa­tion qui fut la sienne tout au long de sa car­rière, celle de garder le con­trôle d’auteur sur ses œuvres, ce qui l’amena non seule­ment à réalis­er mais aus­si à écrire et à pro­duire nom­bre de ses films. Ses batailles pour le con­trôle artis­tique de ses films, dev­enues légendaires à la fin des années 60 et dans les années 70, sont même le sujet d’un de ses films majeurs, S.O.B., en 1981. On ne s’étonnera donc guère qu’il ait égale­ment cher­ché à exercer ce même con­trôle lors de sa pre­mière aven­ture à Broad­way.

Avant d’aborder l’approche adop­tée par Edwards pour adapter Victor/Victoria, nous nous intéresserons à la pro­gres­sion de la ten­dance « de l’écran à la scène » dans laque­lle s’inscrit ce spec­ta­cle. Nous le fer­ons essen­tielle­ment en nous intéres­sant aux comédies musi­cales de Broad­way, et plus spé­ci­fique­ment à la nou­velle phase qu’a con­nue cette ten­dance au cours des trente dernières années, où ces mêmes comédies musi­cales avouent sans com­plexe les films dont elles se sont inspirées. 

L’enrichissement mutuel du théâtre et du ciné­ma a existé dès l’invention du film, mais, jusqu’il y a peu, il se man­i­fes­tait essen­tielle­ment par des adap­ta­tions filmées de pièces de théâtre et de comédies musi­cales (comme Show Boat, Carousel, South Pacif­ic, Pal Joey [La blonde ou la rousse], The Paja­ma Game [Pique-nique en pyja­ma], Camelot). Cette pra­tique, que l’on observe tout au long de l’histoire du ciné­ma, a con­nu un véri­ta­ble essor avec le début de l’ère du film par­lant, et le développe­ment, en 1943, avec Okla­homa, du « book musi­cal » à intrigue mod­erne, qui inté­grait des numéros chan­tés et dan­sés dans un réc­it com­plexe. 

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Blake Edwards
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William Luhr
William Luhr et Peter Lehman ont coécrit BLAKE EDWARDS et RETURNING TO THE SCENE: BLAKE...Plus d'info
Peter Lehman
William Luhr et Peter Lehman ont coécrit BLAKE EDWARDS et RETURNING TO THE SCENE: BLAKE...Plus d'info
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