Zholdak et Kordonski, deux metteurs en scène slaves : l’impact sur le théâtre roumain

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Zholdak et Kordonski, deux metteurs en scène slaves : l’impact sur le théâtre roumain

Le 25 Nov 2010

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Couverture du numéro 106-107 - La scène roumaine. Les défis de la liberté
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DEUX CRÉATEURS, for­més à l’école russe de théâtre, ont eu une forte influ­ence sur le pub­lic et sur cer­tains acteurs roumains, à l’aube même de ce siè­cle, le XXIe. Deux met­teurs en scène dif­férents, qui ont eu des pro­fesseurs dif­férents, qui ont étudié l’art du théâtre dans des villes uni­ver­si­taires dif­férentes et qui ont des styles de tra­vail dif­férents. Leurs pre­miers spec­ta­cles mon­tés dans des théâtres roumains ont été couron­nés de suc­cès ; ils ont con­tin­ué et ont mon­té d’autres spec­ta­cles. Depuis une décen­nie, leurs spec­ta­cles sont à l’affiche des réper­toires de théâtres qui ont eu con­fi­ance en leurs capac­ités créa­tri­ces. Ils s’appellent Andrij Zholdak et Yuri Kor­don­s­ki.

J’ai enten­du pour la pre­mière fois le nom d’Andrij Zholdak à Sibiu, en 1998, lorsqu’il est venu au Fes­ti­val Inter­na­tion­al de Théâtre présen­ter le spec­ta­cle CARMEN, réal­isé en Ukraine, son pays natal. C’était une créa­tion aus­si spec­tac­u­laire que mémorable. Elle est restée gravée dans mon esprit. En 2000 je voy­ais au même fes­ti­val L’IDIOT d’après Dos­toïevs­ki, mon­té à Kiev, dans une option de mise en scène com­plète­ment dif­férente, avec des acteurs ukrainiens (et un acteur roumain, Con­stan­tin Chiri­ac). Une per­for­mance artis­tique. Ce spec­ta­cle a d’ailleurs jeté les bases de la col­lab­o­ra­tion d’Andrij Zholdak avec le théâtre roumain, plus exacte­ment avec le théâtre « Radu Stan­ca » de Sibiu. Lors de l’été 2000, Zholdak répé­tait déjà, à l’invitation de Chiri­ac, la vari­ante roumaine de L’IDIOT dans ce théâtre au cœur de la Roumanie.

L’IDIOT – pour une fin de vieux siè­cle et début d’un siè­cle nou­veau.

À ce car­refour du temps, entrait par la porte de l’Occident, grâce au Fes­ti­val de Sibiu, celui qui avait étudié la mise en scène, à la fin des années qua­tre-vingt, à l’Institut d’Art Théâ­tral de Moscou, dans la classe du célèbre pro­fesseur et met­teur en scène Ana­toli Vas­siliev. Ensuite, OTHELLO, grand suc­cès pub­lic en Roumanie et à l’étranger. Depuis, il est venu chaque année au Fes­ti­val avec ses spec­ta­cles mon­tés en Ukraine : HAMLET DREAMS, LE MARIAGE, UNE JOURNÉE DE LA VIE D’IVAN DÉNISSOVITCH, UN MOIS À LA CAMPAGNE, GOLDONI. VENISE. Il a tra­vail­lé ensuite avec des acteurs de Sibiu pour les spec­ta­cles LA VIE AVEC UN IDIOT et LA PRINCESSE TURANDOT. Je l’ai vu lors d’une répéti­tion, au début de sa col­lab­o­ra­tion avec les acteurs roumains. Préoc­cupé, presque exagéré­ment, par le per­fec­tion­nisme, il voy­ait la dif­férence entre les inter­prètes for­més en Russie et ceux for­més en Roumanie. Il sem­blait d’abord impres­sion­né par le fait que les acteurs roumains soient obéis­sants et com­préhen­sifs, des car­ac­téris­tiques qui les ont beau­coup aidés, mais il con­sid­érait qu’ils avaient une pré­pa­ra­tion trop faible pour l’analyse du texte et l’articulation des mots. La troupe a beau­coup changé pen­dant les répéti­tions, qui demandaient une activ­ité intense, psy­chique et physique. Zholdak enseignait aus­si aux acteurs, pen­dant la pré­pa­ra­tion du spec­ta­cle, le théâtre psy­chologique de Stanislavs­ki, le théâtre-masqué de Brecht, le théâtre-impro­vi­sa­tion de Vas­siliev.

Dans la pre­mière inter­view que j’ai réal­isée de Zholdak, pub­liée dans la revue TEATRUL AZI(10 novem­bre 2000), le met­teur en scène, qui ne con­nais­sait pas le théâtre roumain, dis­ait : J’ai enten­du beau­coup de choses pos­i­tives sur ce qui se passe dans l’art théâ­tral en Roumanie ; j’ai vu aus­si quelques cas­settes de spec­ta­cles et je me suis ren­du compte que le théâtre roumain a une bonne tenue ; il est dif­férent, et le pub­lic aime la diver­sité. Après le théâtre psy­chologique russe ou ukrainien, j’aimerais voir les créa­tions de Pur­carete, Liviu Ciulei, Vlad Mugur ou Andrei Ser­ban.

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Andrij Zholdak
Yuri Kordonski
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Écrit par Maria Sârbu
Jour­nal­iste et cri­tique de théâtre roumaine, Maria Sar­bu col­la­bore régulière­ment aux revues TEATRUL AZI ou ROMÂNIA LITERARA. Née...Plus d'info
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Par Alina Mazilu
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