Exhibit B

Performance
Critique

Exhibit B

À ceci près qu’ils nous regardent…

Le 23 Avr 2014
Josephine Charpy dans EXHIBIT B, conception et mise en scène Brett Bailey, Église des Célestins, Festival d’Avignon 2013. Photo Christophe Raynaud de Lage / WikiSpectacle.
Josephine Charpy dans EXHIBIT B, conception et mise en scène Brett Bailey, Église des Célestins, Festival d’Avignon 2013. Photo Christophe Raynaud de Lage / WikiSpectacle.

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Josephine Charpy dans EXHIBIT B, conception et mise en scène Brett Bailey, Église des Célestins, Festival d’Avignon 2013. Photo Christophe Raynaud de Lage / WikiSpectacle.
Josephine Charpy dans EXHIBIT B, conception et mise en scène Brett Bailey, Église des Célestins, Festival d’Avignon 2013. Photo Christophe Raynaud de Lage / WikiSpectacle.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 120 - Les théâtres de l'émotion
120

Aux con­fins du théâtre, de la per­for­mance et des arts plas­tiques, Exhib­it B est une sorte d’installation choc qui témoigne de l’histoire colo­niale et de ses accoin­tances avec l’esclavage passé et con­tem­po­rain. À la manière des expo­si­tions uni­verselles où il était cou­tume de présen­ter des Africains comme des ani­maux en cage, Brett Bai­ley recourt au thème des « zoos humains » pour en démon­tr­er la spec­tac­u­laire igno­minie.

Tableaux vivants

Tels ces pathé­tiques spec­ta­cles ethno­graphiques en vogue au XIXe siè­cle, l’installation-performance de Bai­ley se déploie en une série de tableaux vivants. Exhi­bi­tion mal­saine d’hommes et de femmes de chair et d’os, expo­si­tion de corps noirs figée dans une sit­u­a­tion douloureuse. Éprou­vante expéri­ence pour les inter­prètes hiéra­tiques et les vis­i­teurs sai­sis d’effroi. 

Pour exem­ple, ici, l’on voit un panier rem­pli de mains coupées en latex, qu’une femme noire bien vivante porte dans ses bras, en nous regar­dant. La légende de cette séquence explique ain­si cette scène étrange : les indi­vidus qui ne rap­por­taient pas leur quo­ta de caoutchouc étaient exé­cutés par balle, et chaque car­touche devait cor­re­spon­dre à un « reçu », en l’occurrence la main coupée de l’esclave… (Date : 1895 – 1908, Lieu : Con­go belge). Plus loin, c’est une tête d’homme enser­ré dans un masque de fer qui vous observe, un exem­ple de « l’Age d’or néer­landais » en ter­mes de tor­ture… Ou encore, qua­tre vis­ages juchés sur de hautes stèles : de belles têtes chan­tantes à vous fendre l’âme. Tan­dis que leurs chants de lamen­ta­tion s’élèvent dans les hau­teurs de l’Église des Célestins, l’on aperçoit der­rière elles sur un mur des pho­togra­phies en noir et blanc : en sou­venir d’esclaves décapités…

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Brett Baily
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Sylvie Martin-Lahmani
Professeure associée à la Sorbonne Nouvelle, Sylvie Martin-Lahmani s’intéresse à toutes les formes scéniques contemporaines....Plus d'info
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