Nordey, Letailleur, des compagnons de route

Théâtre
Parole d’artiste

Nordey, Letailleur, des compagnons de route

Le 20 Oct 2015
Stanislas Nordey dans hINKEMANN d’Ernst Toller, adaptation et mise en scène Christine Letailleur, traduction huguette et René Radrizzani, Théâtre National de Bretagne, 2014, reprise au Théâtre National de la Colline au printemps 2015. Photo Caroline Ablain.
Stanislas Nordey dans hINKEMANN d’Ernst Toller, adaptation et mise en scène Christine Letailleur, traduction huguette et René Radrizzani, Théâtre National de Bretagne, 2014, reprise au Théâtre National de la Colline au printemps 2015. Photo Caroline Ablain.

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Stanislas Nordey dans hINKEMANN d’Ernst Toller, adaptation et mise en scène Christine Letailleur, traduction huguette et René Radrizzani, Théâtre National de Bretagne, 2014, reprise au Théâtre National de la Colline au printemps 2015. Photo Caroline Ablain.
Stanislas Nordey dans hINKEMANN d’Ernst Toller, adaptation et mise en scène Christine Letailleur, traduction huguette et René Radrizzani, Théâtre National de Bretagne, 2014, reprise au Théâtre National de la Colline au printemps 2015. Photo Caroline Ablain.
Article publié pour le numéro
126 – 127

J’AI RENCONTRÉ Stanis­las Nordey dans les années 1995/96, lorsqu’il était artiste asso­cié au Théâtre des Amandiers, dirigé alors par Jean-Pierre Vin­cent, et que je con­cour­ais au fes­ti­val inter­na­tion­al du théâtre uni­ver­si­taire. Stanis­las était dans le jury pro­fes­sion­nel. Il a soutenu le tra­vail de mise en scène que j’avais réal­isé sur des textes de Véli­bor Col­ic et m’a pro­posé de suiv­re ses ate­liers de recherch­es qu’il était en train de met­tre en place. Cette idée de mêler acteurs, étu­di­ants de divers­es dis­ci­plines, jeunes met­teurs en scène pour « chercher » me sem­blait géniale. Et puis, j’aimais ses mis­es en scène, je me retrou­vais dans sa généra­tion. Je garde un heureux sou­venir de ces ate­liers, un sen­ti­ment d’une grande lib­erté. Nous étions jeunes, infati­ga­bles, ambitieux, on explo­rait tous les coins et recoins du théâtre pour y faire des petites formes, nous nous instal­lions dans le bar, dans le hall, sur les toits, dans les dessous du théâtre, dans ses jardins, partout. Le tra­vail était intense, nous fai­sions énor­mé­ment de lec­tures ; on dévo­rait des auteurs con­tem­po­rains, des poètes, des philosophes, des théoriciens, pen­dant des journées entières, des soirs et des week-ends, par­fois même la nuit, avec cer­tains, on con­tin­u­ait, rue Pigalle, « chez Stan et Valérie ». Stanis­las a tou­jours été un grand bosseur, il avait cette capac­ité à impulser une énergie folle dans le tra­vail, une dynamique de groupe, une espèce de boulim­ie qui me plai­sait beau­coup. out­re les propo­si­tions artis­tiques, nous fai­sions des groupes de réflex­ions sur le fonc­tion­nement des théâtres : on se ques­tion­nait aus­si bien sur le bâti­ment théâtre que sur la poli­tique tar­i­faire, l’accueil des publics… Nous étions ani­més par un désir de chang­er les choses, nous voulions que le théâtre soit plus acces­si­ble à tous. Nous nous mobil­i­sions aus­si pour des caus­es. Cet endroit de tra­vail, mêlant théâtre et poli­tique, était pas­sion­nant. Valérie Lang était son assis­tante et, tout de suite, nous nous sommes enten­dues, j’appréciais sa per­son­nal­ité, son intel­li­gence, son engage­ment poli­tique.

En 1998, j’ai rejoint Stanis­las au TGP à St-Denis puisqu’il y avait été nom­mé directeur. Il m’avait pro­posé de venir tra­vailler sur son pro­jet de Théâtre citoyen et d’y faire mon pre­mier pro­jet pro­fes­sion­nel – MÉDÉE de Hans Hen­ny Jahnn. C’était une belle oppor­tu­nité qu’il m’offrait. J’ai tra­vail­lé beau­coup aux côtés de Valérie ; on aimait le ter­rain. Nous allions partout, sur les marchés, dans les cités, les foy­ers de jeunes tra­vailleurs, les fêtes de quarti­er… à la ren­con­tre des habi­tants pour par­ler du théâtre, nous avons même fait du porte à porte. C’étaient des journées extrême­ment rem­plies, beau­coup de tra­vail et de ren­con­tres, je revois encore Valérie qui, par­fois, épuisée de fatigue, s’endormait sous son bureau car elle jouait le soir. Quand le TGP a tra­ver­sé des difficultés, s’est fait atta­quer par cer­tains de la pro­fes­sion et que beau­coup de la troupe per­ma­nente avaient quit­té le navire, j’ai décidé de rester. Il me sem­blait impor­tant de ne pas baiss­er les bras, de con­tin­uer avec ceux qui m’avaient don­né la chance de mon­ter mon pre­mier pro­jet pro­fes­sion­nel.

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Christine Letailleur
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Christine Letailleur
Christine Letailleur est artiste associée au TNB de Rennes et au TNS à Strasbourg. Après...Plus d'info
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