La collaboration féconde d’un metteur en scène et d’un compositeur

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La collaboration féconde d’un metteur en scène et d’un compositeur

Alain Platelet et Fabrizio Cassol

Le 16 Nov 2013
Elie Tass et Romeu Runa dans pitié! , conception et mise en scène Alain Platel – les ballets C. de la B., musique Fabrizio Cassol, basée sur La Passion selon Saint Matthieu de J.S. Bach, 2008. Photo Chris Van der Burght.

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Elie Tass et Romeu Runa dans pitié! , conception et mise en scène Alain Platel – les ballets C. de la B., musique Fabrizio Cassol, basée sur La Passion selon Saint Matthieu de J.S. Bach, 2008. Photo Chris Van der Burght.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 136 - Théâtre Musique
136

Grâce à la rela­tion qu’ils ont tis­sée en dix ans et qua­tre spec­ta­cles, le met­teur en scène Alain Pla­tel et le com­pos­i­teur Fab­rizio Cas­sol ont dévelop­pé une méth­ode de tra­vail par­ti­c­ulière pour faire aboutir des pro­jets qui sont le fruit d’une même approche artis­tique et poli­tique. 

La con­nivence qui s’est établie d’emblée entre les deux artistes repose sur leur volon­té de crois­er leurs recherch­es, et le résul­tat se révèle à chaque fois plus per­ti­nent, la matu­rité de l’un venant ren­forcer celle de l’autre.

Leur pre­mière col­lab­o­ra­tion a été déter­mi­nante. Pour Vsprs1, Alain Pla­tel voulait au départ utilis­er telle quelle la musique des Vêpres de Mon­tever­di. Il avait imag­iné plac­er sur la scène tous les inter­venants musi­caux de l’œuvre, ce qui s’est révélé tech­nique­ment (et finan­cière­ment) impos­si­ble. La famil­iar­ité du met­teur en scène avec la musique clas­sique (par­ti­c­ulière­ment la musique baroque : Pur­cell, Haen­del, et surtout celle de Bach qu’il con­naît intime­ment) est anci­enne et a tou­jours con­sti­tué un con­tre­point « céleste » aux images trou­blantes, voire provo­cantes, pro­duites par ses acteurs/danseurs. Après avoir vision­né un film sur l’univers psy­chi­a­trique – le met­teur en scène voulait ici abor­der sur scène des thèmes liés à la transe, à l’hystérie – les danseurs se sont mon­trés au départ très réservés sur l’utilisation de musique clas­sique dans le spec­ta­cle. Pour­tant, la con­fronta­tion de ces univers s’est révélée féconde et est dev­enue en quelque sorte une des car­ac­téris­tiques du tra­vail des bal­lets C. de la B., notam­ment par la ten­sion entre l’ordinaire, le triv­ial et le sub­lime qui laisse sou­vent à voir des moments de vérité boulever­sants. (https://youtube.com/watch?v=laXDpMwVfOc)

Les acteurs/danseurs des bal­lets C. de la B. vien­nent d’univers per­son­nels et cul­turels très dif­férents. Le tra­vail de Pla­tel a tou­jours été de réfléchir à la manière de les faire tra­vailler en sym­biose.

Ce tra­vail sur le métis­sage est aus­si au cœur de l’œuvre de Fab­rizio Cas­sol, dont la démarche con­siste à démul­ti­pli­er les apports d’univers cul­turels et musi­caux pour créer une nou­velle matière musi­cale.

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Bernard Debroux
Bernard Debroux
Fondateur et membre du comité de rédaction d'Alternatives théâtrales (directeur de publication de 1979 à...Plus d'info
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