L’idée du collectif n’a cessé de se réinventer

Entretien
Théâtre

L’idée du collectif n’a cessé de se réinventer

Questions au collectif Mariedl

Le 19 Nov 2019
Florence Minder, Melanie Zucconi et Achille Ridolfi dans Apocalypse bébé. Mise en scène Selma Alaoui. Création au Théâtre de Liège, septembre 2016. Photo Phile Deprez.
Florence Minder, Melanie Zucconi et Achille Ridolfi dans Apocalypse bébé. Mise en scène Selma Alaoui. Création au Théâtre de Liège, septembre 2016. Photo Phile Deprez.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 139 - Nos alternatives
139

Qu’est-ce que vous faites ensem­ble ?

À la base de Mariedl, il y a trois por­teuses de pro­jets (Sel­ma Alaoui, Émi­lie Maque­st et Col­ine Struyf). Nous parta­geons nos proces­sus artis­tiques et mutu­al­isons nos moyens de pro­duc­tion ; nous asso­cions nos forces pour penser et pro­duire des pro­jets. L’idée est de partager et con­fron­ter nos rêves, nos ambi­tions, nos ques­tion­nements. Notre activ­ité prin­ci­pale est la créa­tion de spec­ta­cles, en parte­nar­i­at avec des insti­tu­tions théâ­trales. Dans notre struc­ture, la « direc­tion artis­tique » se traduit par l’idée de « cel­lule artis­tique », c’est-à-dire d’un groupe de tra­vail et de réflex­ion qui con­stitue un noy­au cen­tral. C’est de là que part le ray­on­nement de la com­pag­nie. Cette « cel­lule » décide des direc­tions à pren­dre, du type d’activités à dévelop­per et des objec­tifs à rem­plir. Depuis 2018, Aline Defour nous a rejointes, en tant qu’administratrice et coor­di­na­trice de pro­duc­tion.

Com­ment vous êtes-vous
trou­vées ?

Nous avons toutes les trois étudié à l’IN­SAS. Sous l’impulsion de Sel­ma Alaoui nous avons col­laboré à un pre­mier spec­ta­cle Anti­cli­max dont elle fai­sait la mise en scène. Cette pre­mière col­lab­o­ra­tion a vu la nais­sance d’un pro­jet d’association : Mariedl, du nom de l’héroïne idéal­iste et com­bat­ive d’Anti­cli­max, qui trans­forme sa vul­néra­bil­ité en puis­sance et rêve de sauver le monde à grands coups de flots ver­baux et poé­tiques.

Que refusez-vous ?
Qu’affirmez-vous ?

Mariedl n’a ni man­i­feste ni dogme, si ce n’est celui d’être au plus près de nos désirs et de nos ques­tion­nements – qui évolu­ent avec le temps et le monde dans lequel nous vivons. Nous avons la volon­té de nous inter­roger de front sur les his­toires à désir­er, les utopies à fab­ri­quer, les révoltes à exprimer pour exal­ter la beauté des altérités, les acci­dents de des­tins, des hors-champs. Incar­n­er au plateau un monde en devenir. Nous refu­sons le défaitisme. Nous ten­dons à met­tre en œuvre des pro­jets qui don­nent la place de rêver à des alter­na­tives.

Quels sont vos objec­tifs ? 

Peut-être notre maxime pour­rait-elle être : « Faire de cet espace de créa­tion qui est le nôtre un endroit de lib­erté pour celles·ceux qui le font et celles·ceux qui vien­nent le voir. »

Com­ment tra­vaillez-vous ? 

Voilà plus de dix ans que nous ten­tons de faire grandir un agence­ment qui s’affranchit du mod­èle type de la com­pag­nie, c’est – à‑dire du groupe dirigé par un met­teur en scène-chef de troupe. Nous con­cevons la créa­tion théâ­trale comme l’association de per­son­nes aux tal­ents com­plé­men­taires, con­sid­érant l’administration, la pro­duc­tion, la tech­nique, le jeu, la mise en scène comme les facettes indis­so­cia­bles d’un tout. D’ailleurs, le tra­vail de Mariedl n’a jamais été uni­voque. Si nos proces­sus appar­ti­en­nent à une dynamique pro­fondé­ment sem­blable, nos résul­tats ne craig­nent pas d’être désas­sor­tis. Nous fuyons l’uniformité lisse parce qu’elle nous ren­voie trop peu à la réal­ité que nous tra­ver­sons : celle d’un monde com­plexe, tout autant désar­mant que pas­sion­nant. 

Com­ment se prend une déci­sion ? 

Au max­i­mum de façon col­lé­giale. Si nous n’arrivons pas à nous met­tre d’accord, c’est la por­teuse du pro­jet qui prend la déci­sion finale. Pen­dant le déroule­ment des répéti­tions, il est tech­nique­ment dif­fi­cile de pren­dre toutes les déci­sions col­lé­giale­ment. Là encore, c’est la direc­trice artis­tique du pro­jet à qui appar­tient le final cut – sachant que les autres con­ser­vent tou­jours un droit de veto. 

Marie Bos et Mélanie Zuc­coni dans Apoc­a­lypse bébé. Mise en scène Sel­ma Alaoui, créa­tion au Théâtre de Liège sep­tem­bre 2016. Pho­to Phile Deprez.

Quelle est la vie organique
du groupe ? Qui entre, qui sort ?
(com­ment se vit la fidél­ité) 

Il y a un noy­au Mariedl présent depuis la fon­da­tion, qui effectue un tra­vail de fond quo­ti­di­en en admin­is­tra­tion, pro­duc­tion, ori­en­ta­tion artis­tique. Mais les équipes évolu­ent selon les pro­jets : nous avons des col­lab­o­ra­teurs ponctuels tant sur le plan tech­nique qu’artistique. Bien sûr, cer­taines per­son­nes tra­vail­lent à nos côtés depuis le début. D’autre part, nous cul­tivons cha­cune notre indépen­dance, en tra­vail­lant pour d’autres com­pag­nies (comme comé­di­enne, dra­maturge ou con­seil­lère artis­tique). C’est une manière de garder un imag­i­naire et un ent­hou­si­asme renou­velés. Ain­si, chaque sai­son, la con­fig­u­ra­tion et l’organisation de Mariedl évolu­ent : nous réa­jus­tons ensem­ble notre mode de fonc­tion­nement.

Le texte com­plet de l’entretien avec mariedl est à retrou­ver sur www.alternatives theatrales.be

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