En juin dernier, L’L, structure bruxelloise dédiée à la recherche en arts vivants, annulait la célébration de son trentième anniversaire. Ironie du sort, au même moment, tout un secteur voyait soudain dans la « recherche de plateau » une des seules possibilités de maintenir une activité artistique alors que la crise sanitaire rendait l’accueil de spectateur.rice.s impossible.
Lorsque j’arrive dans les locaux de L’L ce matin de septembre, Michèle m’accueille en compagnie de Pierre Boitte, l’un de ses trois principaux collaborateurs1. Officiellement en charge de l’accompagnement réflexif et méthodologique, c’est avec lui que L’L a connu sa dernière mue en date, celle qui a vu son appellation passer de « lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création » à « chercher autrement en arts vivants ». Les termes ne sont pas innocents :
1. L’L est désormais davantage qu’un lieu ;
2. Ses enjeux concernent tous les
créateur.rice.s, au-delà de l’émergence ;
3. S’il s’agit de chercher autrement, c’est qu’on « cherche » désormais ailleurs qu’à L’L, ce qui, lors de la première grande mutation de L’L en 2008, était loin d’être aussi clairement le cas.
Michèle Braconnier dirige désormais quatre structures autour de L’L « maison mère » (où l’on accompagne les résidences de recherche) : « L’L Gestion » qui, via un secrétariat social finance une part importante de l’activité artistique, « L’L Fondation » structure reconnue d’utilité publique qui permet de rémunérer les chercheurs via des bourses, « L’L Réseau international francophone » qui coordonne l’activité des partenaires et « L’L Éditions », qui pilote les publications issues des recherches.