En 2007, s’achevait le parcours de deux œuvres théâtrales hors-normes : BR‑3 du Teatro da Vertigem, mis en scène par Antônio Araújo, d’abord créé en 2006 pour le fleuve Tietê à São Paulo puis recréé en 2007 pour une partie de l’immense baie de Guanabara à Rio de Janeiro ; et Os Sertões, cycle de cinq spectacles du Teatro Oficina mis en scène par José Celso Martinez Corrêa, joués consécutivement dès août 2006 à São Paulo, et représentés fin 2007 dans la ville des événements historiques dont traite le monument de la littérature brésilienne que ce cycle adapte : Os Sertões : Campanha de Canudos (Hautes-Terres : la Guerre de Canudos) d’Euclides da Cunha. Ces deux projets au long cours témoignent d’une période faste pour la politique culturelle au Brésil1 qui a donné des moyens à des ambitions esthétiques visant la mise en crise, par des actes et des représentations, d’une identité et d’une histoire brésilienne à décoloniser.
Os Sertões est dédié au Bixiga, à ceux, du monde entier, qui le cultivent et le fréquentent, au « démassacre » du pouvoir de l’art du théâtre et du pouvoir transhumain de la multitude, et A Terra est dédié à notre Cezalpina, à Jorge Borges Corrêa et à Lina Bo Bardi. Bon voyage. Merda !2