Compagnie Gare centrale – Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement

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Compagnie Gare centrale – Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement

Le 9 Fév 2023
Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, mise en scène et interprétation Agnès Limbos, création 2022 au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières. Photo Nicolas Meyer.
Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, mise en scène et interprétation Agnès Limbos, création 2022 au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières. Photo Nicolas Meyer.
Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, mise en scène et interprétation Agnès Limbos, création 2022 au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières. Photo Nicolas Meyer.
Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, mise en scène et interprétation Agnès Limbos, création 2022 au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières. Photo Nicolas Meyer.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 148 - Arts vivants. Cirque marionnette espace public - Alternatives Théâtrales
148

Alors que le pub­lic s’installe dans la salle, sur la scène, des bras désar­tic­ulés sont déjà sor­tis d’un vête­ment de four­rure informe et s’étalent, inertes sur le sol. On ne dis­tingue pas de quoi ou de qui il s’agit. Pas de vis­age, pas d’identité, mais le spec­ta­teur peut établir un lien entre cette masse de poils et la grosse souche de bois placée plus loin à cour. Il y a du sauvage dans l’air. 

En con­traste, côté jardin, une table de Formi­ca blanche accom­pa­g­née d’un meu­ble de range­ment installe l’intimité du foy­er, ce quo­ti­di­en immac­ulé – à tou­jours scrupuleuse­ment net­toy­er – que la société vend aux femmes. Autre vio­lence per­cep­ti­ble, celle du con­di­tion­nement. Le décor est posé, la per­son­ne au sol peut se relever, titubante, en état de choc, pour nous entraîn­er dans l’observation du spec­ta­cle d’un cauchemar civil­isé, le fémini­cide. 

La com­pag­nie Gare cen­trale tra­vaille en pein­tre. Par touch­es d’objets dans l’espace, elle nous donne à voir l’enchâssement de sit­u­a­tions assas­sines depuis la nuit des con­tes. 

Il y a égale­ment du Buster Keaton chez Agnès Lim­bos. Ce même tal­ent pour incar­n­er le trag­ique en tra­ver­sant l’absurdité avec l’impassibilité d’une hor­loge et pour faire sourire le spec­ta­teur en guise d’ultime sur­sis avant de le saisir d’effroi. Le théâtre d’objets comme art du décalage pour mieux attein­dre la cible.

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Évelyne Lecucq
Évelyne Lecucq est journaliste et dirige Mû, publication consacrée à l’art de la marionnette.Plus d'info
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