La société marocaine vue par Ghassan El Hakim du Kabareh Cheikhats

Portrait
Cabaret

La société marocaine vue par Ghassan El Hakim du Kabareh Cheikhats

Le 25 Nov 2023
Kabareh Cheikats, création collective, live au Muziekpublique, Bruxelles. Photo Magarita Ivanova.
Kabareh Cheikats, création collective, live au Muziekpublique, Bruxelles. Photo Magarita Ivanova.
Kabareh Cheikats, création collective, live au Muziekpublique, Bruxelles. Photo Magarita Ivanova.
Kabareh Cheikats, création collective, live au Muziekpublique, Bruxelles. Photo Magarita Ivanova.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 143 Cabaret - Althernatives Théâtrales
150 – 151

Ghas­san El Hakim est comé­di­en et met­teur en scène orig­i­naire de Casablan­ca. Après des études au Con­ser­va­toire supérieur de Paris, il ren­tre au Maroc et forme la troupe Jouk Attamtil Al Bidaoui. Il est à l’origine de la per­for­mance musi­cale Kabareh Cheikhats créée en 2016. Le spec­ta­cle rend hom­mage aux cheikhats, artistes pop­u­laires féminines. Les comé­di­ens musi­ciens mas­culins jouent des rôles de femmes et repren­nent la musique de l’Aïta, ou issue de l’Aïta comme la musique Chaabi. À l’origine du pro­jet, le met­teur en scène souhaitait mon­ter un spec­ta­cle autour d’hommes dans leur quo­ti­di­en, qui se retrou­vaient le soir venu dans un ham­mam pour devenir cheikhats auprès d’une vieille cheikha. Le spec­ta­cle s’est trans­for­mé à ce qu’on appelait autre­fois au Maroc le « Bsat », théâtre de tapis qui mêle théâtre, chant, musique, danse, con­te et per­for­mance. Une forme théâ­trale anci­enne qui a été mise à l’écart par les insti­tu­tions du pro­tec­torat français.

Femmes libres sou­vent stig­ma­tisées, les cheikhats chantent l’aïta. Ce genre ances­tral sig­ni­fie « crie » ou « appel » en arabe dialec­tale maro­cain. Posé sur une musique faite de per­cus­sions, l’aïta est un ensem­ble de chants poé­tiques de révoltes, mais aus­si de louanges, où l’on exprime la tristesse de l’exil comme les bon­heurs partagés. L’aïta se trou­vait dans les cam­pagnes où les cheikhats allaient de vil­lage en vil­lage pour trans­met­tre des mes­sages à tra­vers le chant. Mais il était égale­ment présent dans les villes, dans les palais des seigneurs, dans les maisons de grandes familles. En ce réap­pro­pri­ant l’art de l’aïta, Kabareh Cheikhats devient le reflet de cette société féo­dale de la fin du xixe siè­cle qu’on a essayé de sup­primer.

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Ghassan El Hakim
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