Un oasis fabuleux dans un monde en guerre

Edito

Un oasis fabuleux dans un monde en guerre

Le 30 Juin 2025
Article publié pour le numéro

Ce matin-là, un dimanche de juin 2025, sous une chaleur inquié­tante, l’enfant joue à la guerre dans le jardin. Pas n’importe quelle guerre. Avec doudou, cou­ver­ture, cabane et bâton­net de bois, l’enfant joue à la guerre atom­ique

À l’école, un garçon m’a dit qu’il y avait la guerre en Iran.
Et tu as répon­du quoi ?
J’ai dit que je savais déjà.

Dans ce monde en guerre où nous assis­tons, mal­heureux ou indif­férents, à la mort sys­té­ma­tique de mil­liers d’enfants sur tous les fronts – l’infanticide organ­isé devenant une véri­ta­ble arme de destruc­tion –, dans ce monde en flammes où nous regar­dons, fascinés bien qu’épouvantés, l’effondrement de la diver­sité et la mort du vivant, l’enfant au temps présent observe le monde autour de lui et les adultes impuis­sants. Ce mois de juin pré­cisé­ment, l’Unicef annonce que 2024 mar­que un record des vio­la­tions graves com­mis­es à l’égard des enfants et que 2025 sera pire encore. Nous, adultes, ne sommes plus en mesure d’arrêter les guer­res et de pro­téger les enfants, pas plus que nous n’avons le pou­voir de sauver la planète pour leur assur­er un futur sere­in. D’une cer­taine façon, nous avons échoué, pourquoi le nier ?

***

Regarde, j’ai dess­iné un super-héros.
Il est beau, dis donc, c’est quoi ces car­rés noirs tout autour ?
Des poubelles.
Il se bat con­tre elles ?
Non, il les ramasse.

Met­tre en réc­it, racon­ter des his­toires, cela reste, je pense, la seule chose qui préserve encore le sens et la cohérence d’une réal­ité assour­die par le bruit des bombes et des vengeances irra­tionnelles. Créer de nou­veaux réc­its, met­tre en forme de nou­veaux imag­i­naires, de nou­veaux héros, des anti-héros, pas de héros, de nou­veaux per­son­nages, l’eau, le feu, les fleurs, les nuages, qu’importe ! Puis­er sans relâche dans l’imaginaire illim­ité de l’enfance, trou­ver des chemins, des tra­vers­es, des cor­ri­dors, explor­er des espaces petits, grands, tout est à pren­dre ici, toute matière est à résilience pour le futur.

 Racon­ter. L’enfant le fait déjà. Et le théâtre jeune pub­lic égale­ment. 

***

Out­re la diver­sité et la richesse des écri­t­ures théâ­trales pour la jeunesse, ce qui est frap­pant dans ce secteur des arts vivants, c’est l’engagement des créa­teurs. Julie Feltz évoque com­ment les auteurs, dans la Bel­gique fran­coph­o­ne, expéri­mentent dès le début des années 1980 des écri­t­ures nou­velles à par­tir d’une approche col­lec­tive du plateau, loin de toute autorité patri­ar­cale. Sen­si­bilis­er la jeunesse aux incer­ti­tudes du monde tout en préser­vant l’âme de l’enfance, tel sem­ble être le cre­do de ces artistes. Car­o­line Godart évoque la nuit noire de la méta­mor­phose dans les con­tes de Joël Pom­mer­at : Cen­drillon et Pinoc­chio sont des per­son­nages capa­bles d’une obser­va­tion de soi et d’une évo­lu­tion en accord avec leurs aspi­ra­tions les plus pro­fondes. Sous les pavés, les fleurs : Mar­jorie Bertin présente Le Lys et le Jas­min, mis en scène par Maera Choua­ki, une métaphore botanique qui traite, à hau­teur d’enfant, avec drô­lerie et déli­catesse, le sujet com­plexe et douloureux de la migra­tion entre la France (le Lys) et l’Algérie (le Jas­min). Pour racon­ter les failles du monde, sans trans­met­tre les peurs et les cauchemars, Anna Czap­s­ki repère un regard non anthro­pocène porté sur le monde : des pièces et des textes dra­ma­tiques dans lesquels un lien frag­ile avec le vivant s’instaure, un monde où la mort est célébrée, rit­u­al­isée. Lau­ri­ane Per­zo analyse des straté­gies nou­velles de nar­ra­tiv­ité, une lit­téra­ture dans laque­lle le dérè­gle­ment du cli­mat et les boule­verse­ments intérieurs des enfants sont en étroite réso­nance. Il ne s’agit pas tant de chang­er le monde que de résis­ter et se con­stru­ire un nou­veau soi, basé sur les ruines de l’ancien monde. Marie Bernanoce, immense con­nais­seuse du réper­toire de la jeunesse, revient sur la fig­ure frag­ile du hand­i­capé. Qu’il s’agisse d’une femme, d’un homme ou d’un enfant, que le hand­i­cap soit social, men­tal ou physique, ces êtres mar­gin­al­isés trou­vent une place de plus en plus grande dans le théâtre jeune pub­lic. D’ailleurs, ajoute-t-elle, les vic­times, harcelées ou obès­es, la per­son­ne âgée, atteinte d’Alzheimer, et je rajouterai les étrangers, dont les migrants, tous ces êtres désaxés et en souf­france, invis­i­bles et silen­cieux, trou­vent une place dans ce paysage théâ­tral si humain, sans drame ni noirceur, et nul doute que là réside toute l’inventivité de ces nou­velles écri­t­ures de scène.

***

Mais plus éton­nantes encore sont les formes et les nou­veaux dis­posi­tifs scéniques de ce théâtre jeune pub­lic. Avec sa lit­téra­ture dra­ma­tique en plein essor, ses dra­matur­gies en lien pro­fond avec les boule­verse­ments soci­aux-poli­tiques actuels, ses ques­tion­nements les plus auda­cieux sur tous les sujets socié­taux, la créa­tion jeune pub­lic – dans des for­mats courts, par­fois même de poche, oscil­lant entre vingt-cinq min­utes et une heure selon l’âge des enfants – fait explos­er lente­ment et sûre­ment tous les codes de la représen­ta­tion théâ­trale. Tout devient pos­si­ble dans la créa­tion jeune pub­lic, et même les bébés ont leur (Baby) Mac­beth en crèche. San­drine Le Pors décrit avec justesse ce spec­ta­cle pour jeunes bébés d’Agnès Lim­bos (Cie Gare Cen­trale) : ici, l’univers shake­spearien ren­con­tre celui des tout-petits. Rais­sa AY Mbi­lo va la ren­con­tre de Queen Nikko­lah, une fig­ure alter­na­tive à celle, si pop­u­laire, de saint Nico­las, mais si peu représen­ta­tive de la diver­sité des Belges. Les ado­les­cents ne sont pas en reste dans le théâtre jeune pub­lic. Le spec­ta­cle To Like or Not d’Émilie Anne Mal­let racon­te leur quo­ti­di­en après une soirée bien arrosée. Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui se dit et qu’a‑t-on enten­du, filmé, pro­jeté, envoyé sur le Net ? La pre­mière généra­tion envahie par les réseaux soci­aux, sans garde-fous ni rien, oscille entre l’addiction aux réseaux et la con­science de ses dan­gers. Le seul-en-scène mul­ti­lingue Wire­less Peo­ple de la col­lec­tive wire­less peo­ple, com­posée de maïa blondeau et gre­ta fjell­man, pro­pose une per­for­mance hal­lu­cinée, mélange de poésie expéri­men­tale et de ses­sions de direct insta­gram­ma­bles. Sans par­ti pris sur les réseaux soci­aux, y puisant au con­traire toute la matière pre­mière du texte, le pro­jet exploite son poten­tiel créatif : écri­t­ure minus­cule, écri­t­ure inclu­sive post-binaire, couper-coller, tout le lan­gage du Net en dehors d’un for­mal­isme lit­téraire et des struc­tures clas­siques des langues. Dans Nor­man, c’est comme nor­mal à une let­tre près, Clé­ment Thiri­on dévoile la genèse de cette pro­duc­tion, mais aus­si les malen­ten­dus autour de la ques­tion si sen­si­ble du genre. Nor­man veut porter des jupes et c’est tout. Or cette évi­dence est encore d’une telle sin­gu­lar­ité qu’elle ques­tionne, voire dérange, le pub­lic. Dans Pou­voir, d’Une Tribu Col­lec­tif, une mar­i­on­nette manip­ulée se rebelle con­tre ses mar­i­on­net­tistes et prend à par­tie le pub­lic. Le dip­tyque réflexion/entretien par Math­ieu Dochter­man et Flo­rence Min­der per­met de saisir les enjeux de cette pro­duc­tion : la pièce inter­roge nos démoc­ra­ties en péril et le rap­port au pou­voir. Quant à Naly Gérard, elle nous par­le des artistes cir­cassiens. À l’instar de Cécile Mont-Ray­naut, qui crée pour la petite enfance, les cirques et com­pag­nies tien­nent compte de la spé­ci­ficité et des par­tic­u­lar­ités de l’enfance avec l’innovation de leur thé­ma­tique, l’apport de nou­velles dra­matur­gies et l’usage de for­mats plus courts.

***

Enfant, je n’ai pas con­nu le théâtre jeune pub­lic. Le paysage actuel, ce mail­lage dense de réseaux et de struc­tures, cette volon­té si forte de démoc­ra­ti­sa­tion et d’accessibilité pour toutes et tous, en était à ses bal­bu­tiements. 

Je me suis con­fron­tée directe­ment au théâtre pour adultes. Évidem­ment, je n’avais rien demandé, j’y ai été emmenée. Gigi de Jean May­er, avec Danielle Dar­rieux, Marie-Sophie Pochat et Michel Duchaus­soy. Une place dans une loge « baig­noire » : le terme était drôle. 

J’avais 10 ans. 

Le théâtre dans ma vie n’a pas été une révéla­tion, il a été un gouf­fre de ques­tion­nements ; il n’a pas été une pas­sion, mais un besoin insa­tiable de lever les voiles de l’illusion. Gigi était attachante, ravis­sante, elle taquinait ton­ton Gas­ton, l’ami de la famille. Et puis, un jour, elle lui donne un bais­er sur la joue. La bise est vive, spon­tanée, fraîche. Michel Duchaus­soy, alias Gas­ton, est comme frap­pé par la foudre. Il rougit énor­mé­ment et, les yeux fer­més, reste figé un long moment. Face à la couleur tomate de cette peau flétrie, ce qui m’est resté, comme une réminis­cence han­tée, c’est la con­fu­sion de ma pen­sée – c’est vrai ? Il rougit pour de vrai ? Il ressent vrai­ment quelque chose ? Mais Gigi… Elle est si petite encore. 

***

La ques­tion de l’adresse est essen­tielle dans le théâtre jeune pub­lic. Qui est le jeune pub­lic ? Que lui racon­tons-nous ? Et com­ment nous adres­sons-nous à lui ? Con­traire­ment au théâtre pour adultes, la créa­tion jeune pub­lic s’adresse à un pub­lic dont « l’encyclopédie », dit Julie Feltz en citant Umber­to Eco, dif­fère rad­i­cale­ment de ses créa­teurs. Du bébé à l’adolescent, ces spec­ta­teurs sont des êtres cog­ni­tifs en cours de développe­ment et chaque spec­ta­cle prend en con­sid­éra­tion ces dif­férences. Il s’agit égale­ment d’un pub­lic novice, qui ne con­naît pas les codes et ne vient pas de son plein gré au théâtre. La poli­tique cul­turelle est alors essen­tielle pour per­me­t­tre à la fois une démarche d’adresse, mais aus­si une volon­té d’accessibilité à tous. Ces deux démarch­es et les con­séquences qui en résul­tent fondent la sin­gu­lar­ité excep­tion­nelle du théâtre jeune pub­lic : tout se crée et s’élabore autour de ce jeune pub­lic. Des « bancs d’essai » sont organ­isés avec lui lors d’une créa­tion, afin de véri­fi­er le tra­vail en cours et son adéqua­tion avec ces jeunes spec­ta­teurs. Dans la danse jeune pub­lic belge, dit Anna Antero, la ren­con­tre avec le pub­lic fait par­tie inté­grante du proces­sus de créa­tion. Les spec­ta­cles de la com­pag­nie Nyash, par exem­ple, s’élaborent grâce aux échanges avec les enfants, tant pen­dant la phase des répéti­tions que durant celle de sa récep­tion. Au théâtre, pour les Ate­liers de la Colline, racon­te Nan­cy Del­halle, l’enfant est « un citoyen à part entière, doté d’une con­science, d’une rai­son et d’une imag­i­na­tion pro­pres et sin­gulières ». Au Théâtre des Champs-Élysées, des opéras par­tic­i­pat­ifs se met­tent en place. Jean Tain nous rap­pelle que le « par­tic­i­patif » à l’opéra décrit une œuvre « qui amé­nage dans sa com­po­si­tion, son livret et sa mise en scène des inter­ven­tions du pub­lic, faisant de celui-ci un véri­ta­ble élé­ment musi­cal et dra­ma­tique ».

Le tra­vail de médi­a­tion cul­turelle, comme celui de Yan­nick Duret au Théâtre nation­al de Brux­elles, avec une démarche d’accueil du pub­lic et des ren­con­tres après le spec­ta­cle, fait égale­ment par­tie du paysage. Pour le CDN-Les Tréteaux de France, Olivi­er Letel­li­er choisit de s’adresser aux habi­tants et de jouer dans des lieux non théâ­traux. Il s’adresse à tout le monde en vérité, car au jeune pub­lic s’ajoutent les adultes sans enfants, les retraités, tous ceux qui n’ont pas de références cul­turelles et se sen­tent à l’aise dans ces for­mats courts. De nou­veaux espaces de créa­tion voient égale­ment le jour, et Mar­jorie Bertin va à la ren­con­tre des deux fon­da­tri­ces du Théâtre du Char­i­ot, à Paris. 

***

Les espaces de créa­tion jeune pub­lic pensent la ques­tion de l’adresse au jeune au point d’en faire une démarche à la fois poli­tique et esthé­tique. Pour Séver­ine Coulon, direc­trice de la Mino­terie en France, il s’agit de créer des spec­ta­cles par et pour l’enfant. Acces­si­ble pour toutes et tous, elle con­sid­ère égale­ment que son théâtre est « co-généra­tionnel ». La ques­tion de l’adresse est alors démul­ti­pliée et toutes les généra­tions sont impliquées, invitées dans ses créa­tions. La choré­graphe Kaori Ito au TJP de Stras­bourg envis­age égale­ment la dimen­sion intergénéra­tionnelle et son pro­jet théâ­tral vise la répa­ra­tion de l’enfance à tous les âges.  

Mais il ne faut pas oubli­er l’importance cap­i­tale des insti­tu­tions cul­turelles pour l’aide à la créa­tion. La Mon­tage Mag­ique à Brux­elles, écrit Émi­lie Fla­ment, pro­pose des ate­liers, des work­shops et des rési­dences d’artistes qui met­tent à la dis­po­si­tion des com­pag­nies émer­gentes une équipe tech­nique, des bancs d’essai, ain­si que des feed­backs. C’est égale­ment le cas du TJP ou de la Mino­terie. Le rôle de l’État est égale­ment cap­i­tal dans la créa­tion jeune pub­lic. Sarah Colasse décrit non sans humour le rôle de la CTEJ (Cham­bre des théâtres de l’enfance et de la jeunesse) au sein de la Fédéra­tion Wal­lonie-Brux­elles. L’Assitej (Asso­ci­a­tion inter­na­tionale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse) est le porte-parole de toute une fil­ière du théâtre jeune pub­lic en France. « Inve­stir dans la créa­tion en direc­tion des plus jeunes, c’est inve­stir dans l’avenir d’une société »,dit Christophe Laluque, l’un des trois coprési­dents de la struc­ture basée à Paris, à Naly Gérad.« C’est un enjeu édu­catif, un enjeu citoyen, un enjeu de san­té men­tale aus­si. » 

Enfin, pour con­clure, il ne faut pas nég­liger dans ce numéro qui abor­de le théâtre jeune pub­lic sous toutes ses cou­tures, que ce soit en France et en Bel­gique, les fes­ti­vals jeune pub­lic, qui jouent un rôle clé pour la créa­tion et la dif­fu­sion des spec­ta­cles. Chaque été, lors des « Ren­con­tres Théâtre jeune pub­lic » à la Huy, les com­pag­nies jouent leurs créa­tions devant un pub­lic adulte com­posé essen­tielle­ment de pro­gram­ma­teurs ! « Le temps d’une semaine, l’événement réu­nit les pro­fes­sion­nels du secteur autour de quelque 150 représen­ta­tions, avec env­i­ron 13 000 places, occupées majori­taire­ment par des pro­gram­ma­tri­ces et pro­gram­ma­teurs (dont une quar­an­taine en prove­nance de l’étranger et de Flan­dre), des artistes, des représen­tants des pou­voirs publics, des jour­nal­istes », explique Sarah Colasse. Dans une tout autre démarche, Sylvie Mar­tin-Lah­mani, en charge de la pro­gram­ma­tion jeune pub­lic d’Idéklic, un fes­ti­val d’arts vivants dédié à l’enfance dans le Haut-Jura qui pro­pose un immense espace de lib­erté aux enfants, pré­cise : « Depuis la fon­da­tion d’Idéklic, en 1989, par Chris­t­ian Piron, les enfants vien­nent ici pour décou­vrir des spec­ta­cles, mais aus­si pour jouer et expéri­menter. Pen­dant qua­tre jours, une cinquan­taine d’ateliers sont pro­posés, autant que de représen­ta­tions ! Ce sont des espaces libres, sans critères d’admission : on a le droit d’essayer une activ­ité, puis de la quit­ter pour aller voir ailleurs, ou d’y rester la journée entière. Cette approche vient de la péd­a­gogie Freinet. Pour les petits habitués du fes­ti­val, il est tout aus­si naturel d’aller au spec­ta­cle que d’aller suiv­re un ate­lier. Ils n’ont pas de bar­rière cul­turelle pour pénétr­er dans une salle ni pour par­ler de ce qu’ils vien­nent de voir. » 

En France et en Bel­gique, la créa­tion jeune pub­lic pour toutes et tous reste un rem­part qui tente, par l’art du réc­it et son acces­si­bil­ité, de chang­er le monde un court instant. Pourvu que cet instant inter­roge, voire change, le cours de ces jeunes vies au prof­it d’un autre monde. 

Edito
47
Partager
Leyli Daryoush
Leyli Daryoush
Leyli Daryoush est musicologue de formation et docteure en études théâtrales. Dramaturge, chercheuse, spécialiste de l’opéra,...Plus d'info
Partagez vos réflexions...

Vous avez aimé cet article?

Aidez-nous a en concocter d'autres

Avec votre soutien, nous pourrons continuer à produire d'autres articles de qualité accessibles à tous.
Faites un don pour soutenir notre travail
Soutenez-nous
Chaque contribution, même petite, fait une grande différence. Merci pour votre générosité !
La rédaction vous propose
Mon panier
0
Ajouter un code promo
Sous-total

 
Artistes
Institutions

Bonjour

Vous n'avez pas de compte?
Découvrez nos
formules d'abonnements