Le théâtre du Chariot : un nouvel espace pour les compagnies émergentes et le jeune public

Entretien
Théâtre
Jeune Public

Le théâtre du Chariot : un nouvel espace pour les compagnies émergentes et le jeune public

Le 4 Mai 2025
Le Crapaud et l'oiseau. Cie Le Dahlia Blanc. Mise en scène d’Irène Voyatzis. 2024. Jarnioux. Repris au Théâtre du Chariot. Crédit Martin Van Eeckhoudt.JPG
Le Crapaud et l'oiseau. Cie Le Dahlia Blanc. Mise en scène d’Irène Voyatzis. 2024. Jarnioux. Repris au Théâtre du Chariot. Crédit Martin Van Eeckhoudt.JPG

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Le Crapaud et l'oiseau. Cie Le Dahlia Blanc. Mise en scène d’Irène Voyatzis. 2024. Jarnioux. Repris au Théâtre du Chariot. Crédit Martin Van Eeckhoudt.JPG
Le Crapaud et l'oiseau. Cie Le Dahlia Blanc. Mise en scène d’Irène Voyatzis. 2024. Jarnioux. Repris au Théâtre du Chariot. Crédit Martin Van Eeckhoudt.JPG
Article publié pour le numéro

Un spec­ta­cle de mar­i­on­nettes au cœur d’une forêt (Le Cra­paud et l’Oiseau par le Dahlia blanc), un sta­tis­ti­cien amoureux d’un python (Gros-Câlin de Romain Gary),  la ren­con­tre tumultueuse d’une fleur occi­den­tale avec une fleur ori­en­tale (Le Lys et le Jas­min d’Aziz Choua­ki), autant de spec­ta­cles aux­quels vous pour­rez assis­ter, dès l’âge de 4 ans, à Paris, au Théâtre du Char­i­ot. Né en sep­tem­bre 2024 d’un col­lec­tif de sept artistes, la Comédie Nation, qui dis­pen­sait depuis vingt ans des cours de théâtre aux enfants et ado­les­cents, est dev­enue le Théâtre du Char­i­ot, l’un des rares théâtres parisiens à offrir un espace de créa­tion aux jeunes com­pag­nies émer­gentes, tout en étant un fab­uleux espace d’initiation au théâtre, pour les enfants comme pour les adultes. Une salle exigeante, joyeuse et ludique, qui s’ouvre à tous, et notam­ment à la dif­férence. Ren­con­tre avec deux de ses fon­da­tri­ces, Sarah Horoks et Alexan­dra d’Hérouville. 

Entre­tien réal­isé par Mar­jorie Bertin 

Que pro­pose le Théâtre du Char­i­ot aux com­pag­nies émer­gentes ?

Sarah Horoks : Il s’efforce d’être un lieu à la croisée des chemins. Pour l’instant, c’est un théâtre privé qui peut être une plate-forme pour les com­pag­nies émer­gentes qui veu­lent jouer dans le théâtre pub­lic sans y par­venir, faute de cocher toutes les cas­es. On leur pro­pose de jouer leur spec­ta­cle en plein Paris, avec suff­isam­ment de dates pour qu’elles puis­sent deman­der des sub­ven­tions, pour que la presse et les pro­fes­sion­nels puis­sent y assis­ter et que le spec­ta­cle trou­ve son pub­lic. Nous appartenons à une généra­tion qui répète qua­tre semaines un spec­ta­cle, et le jouer seule­ment qua­tre fois, ce n’est pas pos­si­ble ! Les débuts d’une pro­gram­ma­tion sont par­fois dif­fi­ciles, mais, très vite, le bouche-à-oreille fonc­tionne, ce qui est très ras­sur­ant ! En fait, c’est un peu le même procédé qu’à Avi­gnon, sauf que cela ne coûte pas 40 000 euros aux com­pag­nies. C’est un théâtre pour et par des artistes. Nous ne sommes pas pro­duc­teurs, nous accueil­lons les com­pag­nies sans exiger de min­i­mum garan­ti sur les recettes. Lorsqu’elles jouent ici, c’est comme si elles étaient chez elles. Elles ont les clés et peu­vent y venir lorsque nous n’y sommes pas. Cette respon­s­abil­ité découle d’une pré­car­ité, mais c’est vertueux pour tous. Depuis sep­tem­bre (l’entretien a été réal­isé en jan­vi­er dernier, ndlr), nous avons accueil­li dix-sept spec­ta­cles. C’est un réseau qui s’ouvre pour toutes ces com­pag­nies, nous croyons en elles. 

Alexan­dra d’Hérouville : Nous avons tous une grande expéri­ence du côté de l’émergence. En tant qu’artistes, on fait en sorte d’accueillir les artistes comme on aurait aimé et comme on aimerait être accueil­lis. Aucun artiste émer­gent n’a les moyens d’avoir un lieu dans Paris, car c’est affreuse­ment cher. Aujourd’hui, ce petit théâtre est un luxe inouï. Aux com­pag­nies qui veu­lent faire du théâtre « jeune pub­lic », nous offrons égale­ment un réseau de spec­ta­teurs « jeune pub­lic » com­posé de tous nos élèves qui vien­nent au théâtre, et des enfants provenant d’une cen­taine de cen­tres de loisirs aérés parisiens. Le Char­i­ot est un point de rassem­ble­ment pour les enfants et ado­les­cents des étab­lisse­ments des alen­tours, mais aus­si pour les par­ents, qui y pren­nent des cours de danse ou de théâtre et les accom­pa­g­nent au spec­ta­cle. Dans ce sens, c’est un théâtre de quarti­er, à savoir  un lieu de décou­verte et de trans­mis­sion auprès d’habitants qui n’ont pas for­cé­ment le désir d’en faire un méti­er. 


Sarah Horoks : Nous n’avons pas une volon­té d’école pro­fes­sion­nal­isante et nous y tenons. Pour nous, un cours ama­teur ne vaut pas moins qu’un cours pro­fes­sion­nal­isant, nous créons ain­si des futurs spec­ta­teurs. Nos élèves ont des tar­ifs spé­ci­aux pour assis­ter aux spec­ta­cles, car, sou­vent, nous apprenons plus en regar­dant qu’en faisant. Nous avons égale­ment créé un foy­er ouvert pour eux : ils y lisent des livres, jouent du piano, font leurs devoirs, en atten­dant leur cours… L’idée est qu’ils s’y sen­tent bien.  

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Sarah Horoks
Alexandra d’Hérouville
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Photo de Marjorie Bertin, Crédit Anthony Ravera RFI
Marjorie Bertin
Docteur en Études théâtrales, enseignante et chercheuse à la Sorbonne-Nouvelle, Marjorie Bertin est également journaliste à...Plus d'info
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