Naizô no tora : le tigre dans les entrailles

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Naizô no tora : le tigre dans les entrailles

Le 10 Avr 1985
Article publié pour le numéro
Le butô et ses fantômes-Couverture du Numéro 22-23 d'Alternatives ThéâtralesLe butô et ses fantômes-Couverture du Numéro 22-23 d'Alternatives Théâtrales
22 – 23
Article fraîchement numérisée
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En quête de la cam­pagne natale de notre sen­si­bil­ité… vers une forêt sans nom

La scène a per­du depuis longtemps sa ver­tu mythique. Pour que s’y déroule non pas la sim­ple copie con­forme de la cul­ture, mais bien une authen­tique expres­sion physique dans l’e­space — soit un proces­sus créatif qui en appelle au Chant secret de la nature entière — il s’a­gi­ra avant tout d’in­té­gr­er à notre corps les paysages pri­mor­diaux, des plus anciens aux plus con­tem­po­rains, les assim­i­lant à nos entrailles. Au fil de cette quête par les vastes ténèbres du corps, c’est quand nous brisons les chaines du tigre qui réside au plus pro­fond de nous que nous gagnons enfin notre lieu natal, notre paysage pri­mor­dial.

Pour décrypter le sys­tème de nos orig­ines — raviv­er la chose sus­pendue entre le révolu et l’en­core-à-venir —, il nous fau­dra remon­ter le cours de l’his­toire du corps jusqu’à sa plus haute antiq­ui­té : avec qui s’est-il asso­cié, à quoi s’est-il aban­don­né ? Ain­si sera ressus­citée sur la scène l’his­toire du corps en ges­ta­tion, exposant en mème temps notre his­toire per­son­nelle sous les veux d’un pub­lic pous­siéreux. Car si le corps est une « forêt sans nom », la vie de cet insecte qu’est l’homme est entière­ment liée à cette forêt, les esprits ances­traux inter­venant comme des catal­y­seurs pour nous aider à résoudre ce mys­tère du corps. Le corps alors est une antenne et à l’in­stant où, telle une toupie tournoy­ant dans l’e­space, il pro­jette la « chose » con­tenue en lui, celle-ci appa­raitra sur la scène. Pour capter la faim de la sub­stance pre­mière, la mémoire prim­i­tive assoupie en chaque cel­lule du corps (ain­si que l’arché­type mythique), il nous fau­dra organ­is­er tous les acci­dents. Danser en scène revient, en somme, à y pro­duire uné sec­onde nature ; comme l’éléphant creuse sa pro­pre tombe, l’essen­tiel du tra­vail du danseur sera alors de con­stru­ire la forme de son lit.

Oosu­ka Isamu
Traduit de l’anglais par Daniel De Bruy­ck­er.

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Oosuka Isamu
Oosuka Isamu, né à Hiroshima en 1946, a participé aux spectacles de Dai-Rakuda-Kan de 1972...Plus d'info
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