37 Théâtre testamentaire Oeuvre ultime
Théâtre testamentaire Oeuvre ultime-Couverture du Numéro 37 d'Alternatives Théâtrales

Théâtre testamentaire
Oeuvre ultime

#37
mars 1991
26 articles
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« Nous sommes faits de la matière des spec­ta­cles que nous voyons », pour­rait-on dire en para­phras­ant Shake­speare. Et les dernières années nous avons vu LE MAHABHARATA et LE SOULIER DE SATIN, véri­ta­bles ima­go mun­di, oeu­vres-sommes qui accu­mu­laient le savoir d’une vie et l’ex­péri­ence d’une car­rière. Plus encore, Strehler, se livre depuis deux ans à l’en­tre­prise géante de Faust si chère à Antoine Vitez tout comme à Stein ou Pey­man. Dans cette volon­té de con­clure des grands met­teurs en scène des années 60 – 70, nous avons recon­nu l’ex­pres­sion d’un théâtre tes­ta­men­taire que, d’une manière symp­to­ma­tique, cette généra­tion affec­tionne aujour­d’hui. Ce théâtre, Kan­tor, pour qui chaque spec­ta­cle était un épi­taphe, l’in­car­nait à lui seul.

D’un autre côté se des­sine l’at­trait pour l’oeu­vre ultime d’un écrivain, plus pré­caire, frag­ile et en même temps plus libre. Lluis Pasqual et Jacques Las­salle témoignent de leur goût pour ces textes « sans pré­cau­tions ». D’OEDIPE À COLONE et LES BACCHANTES, de LA TEMPÊTE à SURÉNA, d’UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES DE CARNAVAL à QUAND NOUS NOUS RÉVEILLERONS D’ENTRE LES MORTS, de la PIÈCE SANS TITRE à HELDENPLATZ, autant de repères pour le ter­ri­toire de l’oeu­vre ultime dont nous esquis­sons ici la carte.

Les trois derniers dessins de Tadeusz Kantor Photo J. Kubiena
Les trois derniers dessins de Tadeusz Kan­tor Pho­to J. Kubi­ena

Théâtre tes­ta­men­taire et oeu­vre ultime. Céré­monie ou adieu : com­bat indé­cis entre deux répons­es face à la ques­tion de la fin au théâtre. Doute sur la meilleure manière de dis­paraître ou quête de renais­sance ? Une généra­tion artis­tique réflé­chit ici sur son des­tin à l’heure de la relève. Cette rad­i­cal­ité tra­verse l’ensem­ble du cahi­er que nous pro­posons avant de con­sacr­er le suiv­ant à la mise en scène des années 80. Nous sommes au car­refour des généra­tions. Qu’al­lons-nous voir demain ?

AU SOMMAIRE

Au sommaire

Théâtre testamentaire et œuvre ultime ou de la meilleure manière de disparaître

À CRACOVIE, le print­emps dernier, Kan­tor, non pas celui dont nous avions pris l’habitude ici, mais un Kan­tor déten­du, mélan­col­ique presque, bavar­dait avec ses vieux amis dans une belle pièce ronde ayant pour fond la célèbre place de la ville. Les gens et le lieu : c’est ce décor avec per­son­nages que j’ai aperçu, en spec­ta­teur, comme un instant de paix. Ensuite on nous mon­tra un film sur Kan­tor, LE RETOUR D’ULYSSE, fait par un de ces cama­rades qui l’entouraient. Au…

Par Georges Banu
LA MORT D’EMPÉDOCLE, mise en scène d'Alain Olivier. Photo Mj. Diaz.

Tolérance et ironie

Entretien

GEORGES BANU : Tu as mon­té les dernières œuvres de Lor­ca, œuvres clan­des­tines, œuvres inachevées, œuvres où il s’expose encore plus qu’ailleurs. As-tu approché ces œuvres seule­ment au nom…

Par Georges Banu

Le geste testamentaire

Notes brèves sur les pouvoirs du théâtre

« Nous devons faire renaître cet impact orig­inel de l’in­stant où un homme (acteur) est apparu pour la pre­mière fois en face d’autres hommes (spec­ta­teurs) exacte­ment sem­blable à cha­cun…

Par Jean-Pierre Sarrazac

Théâtre testamentaire

Ne pas succomber au complexe FAUST de Goethe

Entretien

GEORGES BANU : Comme textes dra­ma­tiques vous avez mon­té la dernière œuvre de Tchékhov, LA CERISAIE, et main­tenant vous venez de met­tre en scène LA TEMPÊTE, œuvre tes­ta­men­taire de…

Par Georges Banu
LA TEMPÊTE de Shakespeare, spectacle de de Peter Brook. Photo Gilles Abegg.

Le testament du Phénix

STREHLER a sou­vent dit qu’il met­trait un point final à sa car­rière de met­teur en scène en mon­tant l’UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES DE CARNAVAL, pièce dans laque­lle Car­lo…

Par Myriam Tanant

Le photographe ou la mémoire paradoxale

« NOUS n’aurons plus jamais notre âme de ce soir. » À la suite de Paul Ver­laine —qui, lui, bien sûr, par­lait d’amour —,tout comé­di­en, tout met­teur en scène pour­rait…

Par Emmanuelle Klausner et Bernard Morlino
Jany Gastaldi et Aurélien Recoing. BRITANNICUS, Chaillot, 81. Photo de répétition.

La passion du Galiléen

« Et seule­ment quand nous aurons échoué, défini­tive­ment bat­tus et sans espoir, léchant nos blessures, dans le plus triste état, alors nous com­mencerons à nous deman­der si nous n’avions…

Par Éloi Recoing
LA VIE DE GALILÉE, mise en scène d'Antoine Vitez. Photo Claude Bricage.

Portrait de l’artiste en Prospero

Patrice Chéreau à Nanterre

Pros­pero : « J’ai obscur­ci le soleil de midi, con­vo­qué les vents rebelles et déchaîné la guerre hurlante entre l’océan glauque et la voûte azurée ; j’ai don­né feu au…

Par Anne-Françoise Benhamou
Gérard Desarthe. HAMLET, mise en scène de Patrice Chéreau. Festival d'Avignon 88. Photo Bernand.

Bergman et le théâtre comme pratique testamentaire

EN 1984, lorsque Ing­mar Bergman est revenu en Suède après son fameux exil bavarois, se sen­tant vieux et usé par la vie et par les injus­tices fis­cales, il…

Par Sven Heed
HEDDA GABLER, 1964. Photo Beata Bergtröm.

Ne pas courir après l’esprit du temps

Entretien

OLIVIER ORTOLANI : Patrice Chéreau a dit un jour que le théâtre est un art nos­tal­gique, car il est plus tourné vers le passé que vers le présent ou…

Par Olivier Ortolani
FRAUEN. KRIEG. LUSTSPIELE de T. Brasch. Schiller Theater, l 990. Photo Thomas Räse.

Eftermaele : ce que l’on dira après

LE tra­vail théâ­tral est ancré clans le présent, atten­tif à ce qui se passe dans les con­trées de l’histoire et dans l’arène du théâtre. Il hasarde une réponse…

Par Eugenio Barba
TALABOT. Photo Tony d'Urso.

Fin de partie

LE design et le kitsch sont incon­testable­ment les styles de l’époque, son « aveuglante » esthé­tique. Lorsque je dis « aveuglante », je veux seule­ment indi­quer que la dom­i­na­tion du design et…

Par Michel Deutsch

Heiner Müller ou le testament introuvable

Entretien

JEAN-FRANÇOIS PEYRET : À pro­pos d’HAMLET MACHINE que nous venons de mon­ter, on ne peut par­ler de théâtre tes­ta­men­taire, ni de beau tes­ta­ment (le côté baroud/bras d’honneur) ni…

Par Georges Banu et Jean-François Peyret
LE CAS MÜLLER 1 de Heiner Müller, mise en scène de Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret. M.C. 93 Bobigny, 1990. Photo Brigitte Enguerand.

Nul ne revient vivant au pays de sa jeunesse

JE voudrais m’in­ter­roger sur ce que sig­ni­fie et à quoi se réfère le titre du spec­ta­cle de Tadeusz Kan­tor : JE NE REVIENDRAIS JAMAIS ICI. En polon­ais, sa…

Par Jan Klossowicz

Testament et amour

Entretien

GEORGES BANU : « Théâtre de la mort » et « Théâtre tes­ta­men­taire » me sem­blent être deux notions proches mais pas tout à fait syn­onymes. Le théâtre tes­ta­men­taire sup­pose la con­science…

Par Georges Banu

Œuvre ultime

Ces pièces impos­si­bles cor­re­spon­dent à mon pro­pos véri­ta­ble. E.G. Lor­ca

Le créateur sans précautions

GEORGES BANU : Vous avez pro­gram­mé QUAND NOUS NOUS RÉVEILLERONS D’ENTRE LES MORTS d’Ibsen, vous avez mis en scène LES ACTEURS DE BONNE FOI de Mari­vaux, WOYZECK de…

Par Georges Banu
Jean Dautremay, Frédérique Meininger, Daniel Briquet, LA CLÉ de Labiche, mise en scène de Jacques Lassalle. Photo Claude Bricage

Voyage : d’une œuvre ultime à l’autre

ŒDIPE À COLONE est incon­testable­ment l’ultime pièce de Sopho­cle. Il l’écrit à l’âge de qua­tre-vingts ans et meurt peu après. Elle ne sera jouée qu’après plusieurs années et…

Par Jacques Scherer

Les frontières du testament

LA DÉFINITION la plus com­mune, celle que donne le dic­tio­n­naire, iden­ti­fie l’œuvre tes­ta­men­taire à la dernière œuvre d’un écrivain. C’est une déf­i­ni­tion sim­ple, moins claire pour­tant qu’il n’y…

Par Jean-Marie Piemme

Euripide en ses œuvres ultimes, LES BACCHANTES

PHILIPPE ADRIEN : Qui dit œuvre tes­ta­men­taire sup­pose que l’auteur voy­ant sa fin approcher décide de « faire » comme on dit son tes­ta­ment, et pré­cisé­ment, con­cer­nant Euripi­de, ce ne serait…

Par Philippe Auger

L’œuvre ultime et la justice de l’avenir

C’EST abu­sive­ment peut-être qu’on voit dans la dernière œuvre un tes­ta­ment. Ce n’est pas sou­vent que ce pro­duit ultime est, comme le SECOND FAUST pour Goethe, toute l’œuvre…

Par Anne Ubersfeld

Les adieux vénitiens de Goldoni

À l’ombre de Goldoni J’aime le théâtre de Goldoni avec pas­sion. C’est pour moi un mod­èle con­stant d’écriture. La démarche de cet homme est frater­nelle pour un homme…

Par Myriam Tanant

Épilogue ou prologue ?

« ÉPILOGUE DRAMATIQUE » — le sous-titre de QUAND NOUS NOUS RÉVEILLERONS D’ENTRE LES MORTS (1899) est explicite. Pour­tant, on le sait, Ibsen envis­ageait de don­ner encore d’autres œuvres.…

Par Terje Sinding

Place des Héros : testament et épitaphe ?

« LE débat autour de l’austro-fascisme ne s’est allumé qu’en 1986 et s’est retrou­vé à l’automne 1988 sur la scène du Burgth­e­ater. Thomas Bern­hard, spé­cial­iste de courts drames des…

Par Christoph Hirschmann
HELDENPLATZ, mise en scène de Claus Peyman. Photo O. Herrmann.

Transmettre

Enseign­er c’est léguer C.S. Stanislavs­ki

L’école des maîtres

Nous présen­tons ici non pas une retran­scrip­tion à par­tir des enreg­istrements mécaniques effec­tués pen­dant la durée de la ren­con­tre inti­t­ulée L’ÉCOLE DES MAÎTRES, mais le témoignage, objec­tif et…

Par Monique Borie-Banu
Offrez-vous une plongée inédite au
coeur des arts de la scène.

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