CANTARELLA — qui explore le théâtre contemporain — aime la frange, l’entre-deux. Pas de grandes machines, mais des exercices de style étranges. Il emprunte au réel ses excès, l’accident, l’inévitable absurde, pas comme une citation brève, momentanée, mais comme un produit de base. Le personnage glisse vers l’humanoïde, l’archétype, l’animal de zoo. (Beaucoup d’ingestion dans ses spectacles : olives, cacahuètes, boissons, etc.) On assiste donc à des rites, à des tics ; — Peu de contours psychologiques — Stylisation, oui, mais assortie de multiples souvenirs cinématographiques, plastiques, privés, régionaux … Résidus inévitables qui donnent de « l’aigu », humour et saveur à l’événement scénique. Cantarella ne « monte » pas des pièces, il organise des produits à présent reconnaissables. (INVENTAIRES, LES PETITS AQUARIUMS, LE VOYAGE, MONSTRE VA, DIVERTISSEMENTS TOURISTIQUES) où l’on ne cède pas forcé ment à la séduction, à « ce qui se fait en ce moment » , ni esthétique monumentale, ni acteurs « inévitables », Cantarella semble répondre à un goût inné du risque, du pied de nez, du rapeux, du virulent, du mauvais goût, de l’allégresse, adéquation semble-t-il avec des données récentes : zapping, remake, citations, dans le bon sens, avec la liberté qu’on lui connaît, cette façon sportive, roborative de trier et choisir les « événements de plateau » sans avoir peur de son trop-plein d’habileté. (Surcharge et trait forcé, pourquoi pas) Fidèle, Cantarella se fait « accompagner » (acteurs, scénographe, éclairagiste), goût du familial, de la troupe, de l’aventure…
Photo Marc Enguerand
Robert Cantarella
Études et formation
Mathématiques Supérieures.
Beaux-Arts.
Professeurs : Claude Viallar, Joël Kermarec, Tony Grant.
Conservatoire d’Art Dramatique de Marseille.
Stages :
Théâtre National de Marseille — 1979, Théâtre National de Chaillot — 1985.
Professeurs : Antoine Vitez, Yannis Kokkos.
Comédien pour le théâtre et le cinéma.
Mises en scène
1980
PEINTURE SUR BOIS d’lngma Bergman.
1981 :
LES CENCI d’Antonin Artaud
1983
DEL TANGO (collaboration de Carlos Wittig Montero), ATEM.
Directeur du Théâtre du Quai de la Gare où il accueille et joue ARIAKOS de Philippe Minyana mis en scène par Christian Schiaretti et J. C. Grinevald.
LE TITANIC de Philippe Minyana. Festival d’Avignon — Chapelle des Cordeliers — ATEM.
1985
Création de la Compagnie des Ours.
1986 :
BAAL de Brecht.
1987 :
INVENTAIRES de Philippe Minyana Théâtre de la Bastille, 120 représentations dont 15 dans les pays de l’Est, tournée en France et tournage pour la Sept.
OÙ VAS-TU, JÉRÉMY ? de Philippe Minyana. École de la Belle de Mai
1988, 1989 :
Scénographie de LA MER EST TROP LOIN de Jean-Gabriel Nordman, Théâtre 13.
1989 :
LES PETITS AQUARIUMS de Philipp Minyana. CDC Calais, reprise au Théâtre de la Colline.
LE VOYAGE d’Henri Bernstein. Théâtre 13 et Théâtre de Nice — Tournée en 1990/91.
1991 :
MONSTRE VA ! de Ludovic Janvier. Théâtre de l’Atalante — Théâtre de Belfort. Tournée prévue en 1991/92.
DIVERTISSEMENTS TOURISTIQUES de Noëlle Renaude. Maison de la Culture d’Amiens. Reprise et tournée prévue en 1992/93.
Mises en scène en préparation
Juin 1991 :
LE SANG CHAUD DE LA TERRE de Christophe Huysman. Compagnie des Ours, Théâtre du Merlan Marseille. Reprise au TGP prévue en mars 1992.
PREMIÈRE PARTIE D’UN TRIPTYQUE SUR LA GUERRE.
Octobre 1991 :
LES GUERRIERS de Philippe Minyana.
Comédie de Reims — Compagnie des Ours — Théâtre Ouvert en novembre 91.
DEUXIÈME PARTIE DU TRIPTYQUE.
Mars 1992 :
SOURIRE DES MONDES SOUTERRAINS de Lars Noren. Théâtre du Gymnase Marseille — Théâtre de la Colline. Compagnie des Ours.
Juillet 1992 :
LE SIÈGE DE NUMANCE de Cervantès.
LE PRINCE CONSTANT de Calderon. Festival d’Avignon — Compagnie des Ours.
TROISIÈME PARTIE DU TRIPTYQUE.
LES PETITS AQUARIUMS, croquis de mise en scène
Carnets de répétition
LES PETITS AQUARIUMS
Texte : Philippe Minyana
Mise en scène : Robert Canrarella
L’accord semble fair sur l’aspect farcesque, grotesque.
Il faudra penser aux mélanges de théâtre. Penser aux passions qui courent tout le long des récits.
Il faut, pour le début, cet étirement, cette stylisation « caoutchouteuse ». Surtout entrer en mineur. Développer le motif très lentement. Pas de naturalisme. Des personnages redressés. Calais/accentuer les coupures/rigueur dans l’utilisation de l’espace pour toute la première partie. Reste la volonté des acteurs à se glisser dans ces paysages étranges. Instable mais imprévue. Je vois une forme possible. Concrétiser et nettoyer.
Le moment où la pièce bascule vers son échappée. Elle fuit vers son achèvement. Nous avions en tête (surtout Nordin et moi) : le gazon, la porte automarique, le nuage, le son. La réalisation apporte l’incontournable matière. Le produit est bien une énigme. Pas de nom à donner à cette forme.
Moment délicat : chaque choix est capital dans la mesure où nous ne pouvons pas revenir dessus.
DIVERTISSEMENTS TOURISTIQUES
Texte : Noëlle Renaude
Mise en scène : Robert Cantarella
L’invention est une réponse à la critique. L’invention sans aucune assurance préalable de succès. La direction d’acteur, hier soir, avec Daniel confirme la leçon des anciens. Dès que la marionnette est tolérée par le corps de l’acteur, alors le sens se dégage plus pur, plus étrange. C’est la fatigue qui l’a fait basculer dans ce bain. De mon côté je sens que cette contrainte formelle est déterminante. C’est parti d’un sourire qu’il a maintenu sans essayer de le justifier, puis il s’est laissé dépasser. Il faut préparer l’accueil du personnage, aménager cette invention. La dispute entre le corps réel et le corps à trouver est un temps imprévisible. Il faudrait chercher les paramètres qui déterminent l’accès : formation de l’acteur, parole extérieure, maturation, laisser aller…
Se laisser surprendre, cultiver la curiosité …
Hors d’œuvre/Supplément/ Divertissement/Biais/Reste/
À côté/Bords.