Rancillac et moi, nous nous promenons à « l’Amicale des fêtes ».
Nous aimons le nom de ce magasin.
Dans « Amicale des fêtes » (fermé le lundi) il y a « amicale » et « fête ».
Ce qui nous fait toujours plaisir.
Et Rancillac dit : « Si c’est pas ici, c’est nulle part. » Quel homme organisé cet homme !
Oui, l’œuvre est une somme de détails et qui a dit le contraire)
C’est au fin fond du XXème. Notre cher XXème ! Rancillac dit que c’est un quartier « touchant ».
Il y a trois étages à « l’Amicale des fêtes ». Et tout ce que l’on peut trouver s’y trouve. Tout sur la fête et tout sur l’amical.
Rancillac en a le catalogue et souvent il meurt de rire en notant les nouveaux arrivages comme : la poule en carton qui fait boum, le costume de squelette taille enfant et le puits en plastique qui s’allume (de l’intérieur).
Ça, c’est ce qui l’amuse. Et moi aussi.
Songez ! des professionnels de la fête, songez ! Qui y croit !
Qui y croirait !
Pas le régiment de dames en blouses grises avec leurs petites souches de factures et leurs grosses lunettes à un cordon doré pendantes.
Et elles empilent.
(Flaubert disait que l’empilement est l’emblème de la bêtise.)
Elles empilent dans de gros sacs en papier.
Les impromptus réchauffés, les plus téléphonés des éclats de rire, les parures interchangeables, les enthousiastes serpentins, les révélations cousues de fil blanc, l’effort de papier mâché, l’intensité de crépon, le banquet de plastoc, l’espoir déçu qui fait « coin, coin ! ».
Rancillac à « l’Amicale des fêtes »
Par olivier py
Le 19 Juin 1991

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