En noir et blanc pour retrouver les couleurs du mond (Une fiction du souvenir)

En noir et blanc pour retrouver les couleurs du mond (Une fiction du souvenir)

Sur « Simenon » de Jean Louvet

Le 20 Déc 1994

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Lettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives ThéâtralesLettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives Théâtrales
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EN ILLUSTRATION de cou­ver­ture à SIMENON, la dernière pièce de Jean Lou­vet pub­liée aux Edi­tions Lans­man, une pho­togra­phie. Por­trait de famille, ceux pour lesquels on revê­tait ses plus beaux habits ( « Georges ! Georges ! Tu vas encore te salir. Je t’ai habil­lé comme un prince » ). Sur le banc de l’ate­lier d’un pho­tographe de Liège, vers 1910, à gauche le père, la mère à droite. Entre eux et comme les séparant, l’aîné, Georges Simenon, debout bras croisés sur la poitrine, défi­ant l’œil de l’ob­jec­tif de ses deux petits yeux noirs ( « Ma mère ne les aime pas, ain­si en a voulu le des­tin. De petits yeux pour voir loin » ), abyssaux. Le cadet est appuyé entre les genoux du père. L’homme er les deux garçons for­ment un bloc que le noir uni­forme de leurs vête­ments rend mono­lithique. La mère seule est détachée, corps exilé qui ne fair pas corps. La mère, Hen­ri­ette Brüll, celle qui pleure sans rai­son, la timide, la penchée « comme les arbres des Flan­dres » , treiz­ième enfant d’une famille ruinée, un mari médiocre à la fleur de l’âge ( « Ton père a tou­jours marché à petits pas, / quoi que tu en dis­es, / comme les vieux sur le trot­toir par temps de neige, / homme de neige par neige sale.(…) Même pas le courage de pren­dre une assur­ance-vie. » ), un fils qui s’en va, un autre qui se fair ruer, ses petits-enfants dis­per­sés aux quarre coins du monde. i’a­vant-dernier tableau de la pièce s’achève sur ce dia­logue entre Mai­gret (mi-homme, mi-bête, cou­vert de feuilles, plus grand que nature, sans vis­age) et la mère de Simenon : « Je cherche mon petit garçon. Il a dis­paru. – Depuis quand ? – Je ne sais pas exacte­ment. – A‑r­ i ! des jeux, des habi­tudes ? – C’est un enfant sauvage et fier. – Ce marin, votre enfant a téléphoné. Il va vous écrire. – M’écrire ? – Oui, il va écrire, vous écrire. – Quand ? – Toute sa vie. Soyez atten­tive. »

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Jean Louvet
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