L’enfant perdu

L’enfant perdu

Le 25 Déc 1994
Robert Wilson, Charles Chemin, Marianna Kavallieratos. UNE FEMME DOUCE d'après Dostoïevski, mise en scène de Bob Wilson, 1994. Photo Enguerand
Robert Wilson, Charles Chemin, Marianna Kavallieratos. UNE FEMME DOUCE d'après Dostoïevski, mise en scène de Bob Wilson, 1994. Photo Enguerand

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Robert Wilson, Charles Chemin, Marianna Kavallieratos. UNE FEMME DOUCE d'après Dostoïevski, mise en scène de Bob Wilson, 1994. Photo Enguerand
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Article publié pour le numéro
Lettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives ThéâtralesLettres aux acteurs-Couverture du Numéro 46 d'Alternatives Théâtrales
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« Par une de ces recon­nais­sances qui dénouent les tragédies, cout le monde le salu­ait comme un fils de roi. ».

Théophile Gau­ti­er.
LE CAPITAINE FRACASSE

SOUVENT au théâtre, de grandes inter­ro­ga­tions paraboliques pren­nent l’air d’in­sup­port­a­bles inven­tions. Leur « irréal­ité » cri­arde sem­ble être le pro­pre d’une scène où règne la machi­na­tion sans nulle cau­tion du vraisem­blable, d’une scène extrav­a­gante où tout est per­mis. C’est d’ailleurs là que l’on trou­ve une des sources de ce « théâ­tral » tant décrié. À l’ex­cès des larmes qui rend sus­pect à Ham­let le chef des comé­di­ens trop affec­té par « la mort d’Hécube » s’a­joute, comme autre rai­son du doute à l’é­gard du théâtre, l’ir­rup­tion d’élé­ments qui inter­vi­en­nent par sur­prise, perçus par le pub­lic comme étant fonc­tion de la seule volon­té de l’au­teur. En fin de compte, le célèbre « deus ex machi­na ».

Le théâtre a cul­tivé, certes, les con­ven­tions exac­er­bées, mais, pour qu’elles fonc­tion­nent per­tinem­ment, la mise en scène doit leur chercher des moti­va­tions internes et des légitim­ités secrètes. Sans ce tra­vail, elles res­teront sans aucun impact dra­ma­tique : un sim­ple arti­fice d’écri­t­ure. Le met­teur en scène ne peut se con­tenter de l’ac­cepter comme une don­née gra­tu­ite, comme une ruse d’au­teur en panne d’in­ven­tion, comme une banale stratégie. Saisir l’en­jeu de ce qui revêt l’aspect d’une con­ven­tion abu­sive est un devoir du tra­vail théâ­tral. Et une de ces con­ven­tions que l’on repère sou­vent, c’est le motif de l’en­fant aban­don­né.

Nom­breuses sont les œuvres où le motif paraît. Que veut-on dire par cet infan­ti­cide dis­simulé dont l’his­toire du théâtre regorge ? L’en­fant aban­don­né sert de point de départ à tant de réc­its dont la solu­tion finale accorde au motif une col­oration trag­ique ou mélo­dra­ma­tique ! Si on l’ef­fleure aujour­d’hui, c’est intime­ment con­va­in­cu qu’il porte en lui une réflex­ion sur l’homme et ses dif­férentes manières d’ac­céder au monde. Il y a d’un côté ce rejet ini­tial – ten­ta­tive d’ef­face­ment délibérée ou pas de l’en­fant – et il y a de l’autre côté le retour – craint par cer­tains et souhaité par d’autres. Ain­si le théâtre nous rap­pelle sans cesse que le sort des par­ents reste à jamais lié à cette déci­sion ou acci­dent inau­gur­al. Le vieux père retrou­ve tou­jours sur son chemin l’en­fant qu’il a cru pou­voir écarter… Laïos et Œdipe chez Sopho­cle, Cur­cio et Euse­bio chez Calderon. Et com­bi­en d’autres encore…

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Georges Banu
Écrivain, essayiste et universitaire, Georges Banu a publié de nombreux ouvrages sur le théâtre, dont...Plus d'info
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