Faust et Schwab

Faust et Schwab

Entretien avec Thomas Thieme

Le 19 Oct 1995

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Werner Schwab-Couverture du Numéro 49 d'Alternatives ThéâtralesWerner Schwab-Couverture du Numéro 49 d'Alternatives Théâtrales
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CLAUDIA CROON : Tout d’abord, j’aimerais savoir pourquoi vous avez choisi de met­tre en scène cette pièce de Wern­er Schwab : FAUST : MON THORAX : MON CASQUE ?

Thomas Thieme : La propo­si­tion de créer la pièce est venue directe­ment de Wern­er Schwab. J’é­tais en train de faire la mise en scène des PRÉSIDENTES au Schaus­piel­haus de Bochum lorsque j’ai fait sa con­nais­sance. C’é­tait env­i­ron douze ou dix-huit mois avant sa mort. J’avais lu deux ou trois de ses pièces qui m’avaient lais­sé une impres­sion assez con­tra­dic­toire. D’un côté, je trou­vais très intéres­sante cette langue faite d’a­mal­games de mots et de l’autre, je me dis­ais que tout ça était plutôt vague. Puis nous avons eu deux ren­con­tres très fructueuses dans le con­texte de ma mise en scène et c’est ensuite qu’il m’a pro­posé son FAUST.

C. C.: Avez-vous par­lé avec Wern­er Schwab de son style d’écri­t­ure ?

T. T.: Non, on ne par­lait pas du tout de ses pièces. On par­lait de toutes sortes de choses, la bois­son, les femmes, ses deux sujets préférés. Je crois qu’il est impos­si­ble de par­ler avec un auteur fort de la forme qu’il choisit. Jamais je ne dis­cuterais avec Müller de l’esthé­tique de ses textes. C’est super­flu, puisque l’écri­t­ure est très pré­cise. Et au cas où j’au­rais encore des ques­tions, je les poserais plutôt aux gens qui font des recherch­es sur Müller ou Schwab, ils en par­lent beau­coup mieux.

C. C.: Le texte en soi vous suff­i­sait donc ?

T. T.: Tout à fait. Surtout ce texte-là qui est très dif­férent des textes précé­dents. Ils sont placés dans un cer­tain con­texte, on peut les rap­procher d’un théâtre, dis­ons, folk­lorique. FAUST est  tout à fait dif­férent. Je ne sais pas com­ment on pour­rait le class­er, en tout cas, c’est le début d’un autre Schwab. Mal­heureuse­ment, c’est presque aus­si la fin puisque Wern­er est mort peu de temps après.

C. C.: Com­ment avez-vous abor­dé le tra­vail sur la pièce ?

T. T.: Pour ce texte, Goethe est évidem­ment incon­tourn­able ; de plus, j’é­tais en train de jouer Méphis­to, à l’époque. Je baig­nais donc dans la matière.

C. C.: Quel est à votre avis le lien entre FAUST et la sit­u­a­tion actuelle en Alle­magne ?

T. T.: Je vais dire quelque chose qui ne va pas vous paraître très nou­veau : Faust est cer­taine­ment le per­son­nage le plus alle­mand qui soit, écrit par l’au­teur le plus alle­mand. S’il y a un per­son­nage qui illus­tre par­faite­ment notre ten­dance à nous Alle­mands à vouloir com­pren­dre le monde et à tou­jours échouer à cause de notre provin­cial­isme, c’est bien Faust. Mais je ne voudrais pas entr­er dans les polémiques qu’il y a actuelle­ment sur l’Alle­magne et sur Goethe.

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Thomas Thieme
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Claudia Croon
Claudia Croon est journaliste à Berlin.Plus d'info
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