Le masque comme outil pour redéfinir le théâtre

Le masque comme outil pour redéfinir le théâtre

Entretien avec Didier Galas

Le 5 Nov 2000
Didier Galas masqué et Matsumoto Kaoru dans MONNAIE DE SINGES. Photo Philippe Chagnon.
Didier Galas masqué et Matsumoto Kaoru dans MONNAIE DE SINGES. Photo Philippe Chagnon.

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Didier Galas masqué et Matsumoto Kaoru dans MONNAIE DE SINGES. Photo Philippe Chagnon.
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Article publié pour le numéro
Le théâtre dédoublé-Couverture du Numéro 65-66 d'Alternatives ThéâtralesLe théâtre dédoublé-Couverture du Numéro 65-66 d'Alternatives Théâtrales
65 – 66
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Alter­na­tive théâ­trale : Avant de par­ler de ton récent spec­ta­cle MONNAIE DE SINGES, peut-être pour­rais-tu revenir sur ton par­cours.

Com­ment as-tu décou­vert le masque ?

Didi­er Galas : Mon par­cours est sim­ple : j’ai com­mencé à faire du théâtre au Con­ser­va­toire de Mar­seille dans la classe qui se don­nait au théâtre de la Criée. J’ai ensuite fait le Con­ser­va­toire de Paris. En somme, la fil­ière clas­sique où l’enseignement est fondé surtout sur la vénéra­tion du texte et où le tra­vail du corps est sou­vent nég­ligé. À mon époque en tout cas, l’enseignement du Con­ser­va- toire don­nait la pri­or­ité à la manière de phras­er un texte. Le corps, on n’en par­lait pas ou très peu. J’ai pour­tant eu la chance d’y ren­con­tr­er Mario Gon­za­les qui don­nait des cours de jeu masqué. Dans le cours de Mario Gon­za­les, bien au con­traire, j’ai décou­vert un out­il for­mi­da­ble, capa­ble d’insuffler au jeu de l’acteur une épous­tou­flante lib­erté. Quand je mets un masque, je deviens ce masque. Dès que je mets le masque d’Arlequin, je deviens Arle­quin. Le masque a la ver­tu d’affirmer cette évi­dence : celui qui est sur scène, du moment qu’il est sur scène, devient quelqu’un d’autre, un mon­stre. Le masque dépsy­chol­o­gise, mais aus­si il donne une dimen­sion céré­monielle au théâtre. Tra­vailler le masque per­met de creuser cette sim­plic­ité et d’augmenter la force qu’elle dégage.

AT. : N’est-ce pas un moyen pour l’acteur de se pro­téger, de ne pas s’exposer ?

DG. : C’est vrai que l’anonymat que l’on préserve, der­rière le masque, est agréable ; il fût même par­fois salu­taire pour cer­tains acteurs ital­iens de la fin du seiz­ième siè­cle. Mais je crois que c’est surtout la rela­tion qu’il crée entre le spec­ta­teur, l’acteur et le per­son­nage qui est impor­tante. C’est parce qu’il faut que le spec­ta­teur croit au per­son­nage afin que le théâtre opère que l’acteur doit y croire lui aus­si. Ça ramène à cette dimen­sion enfan­tine de la con­ven­tion con­sen­tie et aus­si à celle – toute aus­si enfan­tine – du déguise­ment qui trans­forme, qui nous fait d’un coup être quelqu’un d’autre.

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