Le Rwanda. Les événements.

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Le Rwanda. Les événements.

Le 29 Avr 2001
Goma 1994. Photo Jean-Michel Turpin, Agence Gamma, publiée par Le Monde Diplomatique pour l’article « Un génocide sans images», septembre 1994.
Goma 1994. Photo Jean-Michel Turpin, Agence Gamma, publiée par Le Monde Diplomatique pour l’article « Un génocide sans images», septembre 1994.
Goma 1994. Photo Jean-Michel Turpin, Agence Gamma, publiée par Le Monde Diplomatique pour l’article « Un génocide sans images», septembre 1994.
Goma 1994. Photo Jean-Michel Turpin, Agence Gamma, publiée par Le Monde Diplomatique pour l’article « Un génocide sans images», septembre 1994.
Article publié pour le numéro
Rwanda 94-Couverture du Numéro 67-68 d'Alternatives Théâtrales
67 – 68
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LE 6 AVRIL 1994, l’avion du prési­dent du Rwan­da, Juvé­nal Hab­ya­ri­mana est abat­tu. En quelques heures, la ville de Kigali est quadrillée de bar­rières tenues par des mili­ciens Inter­a­hamwe et des militaires.La chas­se aux opposants poli­tiques et à toute per­son­ne « d’ethnie » tut­si com­mence. Elle dur­era trois mois. En moins de cent jours, à la machette, à la mas­sue, à coups de fusils, de mitrailleuses, de grenades, noyés ou brûlés vifs, hommes, femmes, enfants, vieil­lards, seront exter­minés dans les villes, sur les collines, dans les tem­ples et les églis­es. Le troisième géno­cide offi­cielle­ment recon­nu par la Com­mu­nauté inter­na­tionale en ce siè­cle, s’est déroulé au vu et au su du monde entier. Il avait été annon­cé de longue date par des experts, précédé de mas­sacres d’envergure en 1992 et 1993, prédit par une com­mis­sion d’enquête de la Fédéra­tion Inter­na­tionale des Droits de l’Homme en 1993, l’entourage prési­den­tiel y était claire­ment désigné comme respon­s­able. Sur place, se trou­vait une force armée de l’ONU com­mandée par le général Dal­laire ; celui-ci avait envoyé – trois mois aupar­a­vant – un mes­sage urgent au secré­taire général, décrivant les pré­parat­ifs de la tuerie plan­i­fiée… Non seule­ment rien ne fut entre­pris, mais après l’assassinat des dix casques bleus belges, les forces de l’ONU quit­tèrent mas­sive­ment le pays, lais­sant le géno­cide s’accomplir sans aucune entrave.

Pen­dant ces trois mois d’enfer, une bataille diplo­ma­tique fut menée par cer­tains pays afin d’empêcher que cette boucherie ne soit qual­i­fiée de géno­cide.
Il s’agissait d’éviter que les États soient con­traints à inter­venir con­tre le gou­verne­ment rwandais, comme la loi le prévoit désor­mais si le géno­cide est avéré.
Vers la fin, la France obtint « à l’arraché » un man­dat et déclen­cha l’opération Turquoise. Alors que le géno­cide était demeuré qua­si­ment invis­i­ble sur les écrans,
un déchaîne­ment médi­a­tique accom­pa­gna les forces français­es en Afrique. Finale­ment, Turquoise sau­va quelques vies mais pro­tégea surtout l’exode des assas­sins et favorisa l’émigration mas­sive de la pop­u­la­tion affolée et tou­jours encadrée par les forces géno­cidaires. Il sem­ble que le but réel de l’opération était moins d’arrêter le géno­cide que de frein­er et restrein­dre la vic­toire du FPR (Front Patri­o­tique Rwandais), com­posé d’exilés prin­ci­pale­ment Tut­si.

Goma 1994. Photo Jean-Michel Turpin, Agence Gamma, publiée par Le Monde Diplomatique pour l’article « Un génocide sans images», septembre 1994.
Goma 1994. Pho­to Jean-Michel Turpin, Agence Gam­ma, pub­liée par Le Monde Diplo­ma­tique pour l’article « Un géno­cide sans images », sep­tem­bre 1994.

Le géno­cide a détru­it la vie de cen­taines de mil­liers de familles, ceux qui ont survécu en sont blessés pour tou­jours. Aujourd’hui qu’ils con­stituent une petite minorité dans un pays pro­fondé­ment boulever­sé, beau­coup se sen­tent aban­don­nés, incom­pris, nom­bre d’entre eux con­nais­sent des trou­bles men­taux graves et leurs con­di­tions de vie sont générale­ment mis­érables. C’est à eux, morts-vivants en quelque sorte, et à la mémoire de leurs proches assas­s­inés, que le tra­vail du Groupov est dédié. Ils en sont l’inspiration et la voix.

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