Jacques Delcuvellerie — La révolte et le risque à l’aune de la censure

Jacques Delcuvellerie — La révolte et le risque à l’aune de la censure

Nancy Delhalle, d’après un entretien avec l’artiste

Le 28 Avr 2005
Photo de répétition d’ANATHÈME de Jacques Delcuvellerie / Groupov. - Photo Lou Hérion.
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Article publié pour le numéro
L'épreuve du risque-Couverture du Numéro 85-86 d'Alternatives ThéâtralesL'épreuve du risque-Couverture du Numéro 85-86 d'Alternatives Théâtrales
85 – 86
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LE GROUPOV naît d’une révolte. Il y a 25 ans, le col­lec­tif lié­geois com­mence à tra­vailler dans le sen­ti­ment que l’époque s’est instal­lée dans le ressasse­ment et la répéti­tion. Le théâtre ne sem­ble plus per­me­t­tre de forg­er une représen­ta­tion du monde échap­pant à la vision post­mod­erne, celle du rebri­co­lage per­ma­nent et du recy­clage. Mais la dés­espérance et l’impression de perdi­tion, si elles imprèg­nent alors la démarche, ne font cepen­dant pas taire un désir d’inouï, la quête de l’invention et de la créa­tion, celle de l’inédit. Si les représen­ta­tions du monde et les formes artis­tiques disponibles parais­sent résid­u­aires, le corps de l’acteur ou, comme le pré­cise Jacques Del­cu­vel­lerie, de l’actant puisqu’il ne s’agissait pas d’interpréter, devient, presque par sous­trac­tion, le lieu pos­si­ble d’une recherche. Peut-être, en effet, cet actant, « celui qui vient agir devant les autres, trans­porte-t-il, à son insu, dans la sin­gu­lar­ité même de son indi­vidu, dans des synaps­es dor­mants, quelque chose de l’âme his­torique présente. Peut-être, pour­rait-il en accouch­er, et le for­malis­er en le décou­vrant par effrac­tion, au moyen d’un cer­tain nom­bre de tech­niques, comme ce que nous appe­lions : l’écriture automa­tique d’acteurs, bien dif­férente de celle, écrite, des Sur­réal­istes ».

Point ici de théâtre de la transe et du mythe, pour libér­er l’inconscient opprimé comme le voulait Artaud, non cette forme méta­physique du théâtre qui néces­site la destruc­tion pour révéler, au-delà de la matière, une puis­sance som­bre. Peut-être même pas exacte­ment une recherche de l’authenticité et de la spon­tanéité, en héritage des années 70. À par­tir d’une même rup­ture avec un théâtre abâ­tar­di et asthénique, le Groupov entame une explo­ration du monde, de la société et de l’homme, mais par le biais du corps, des nerfs, des com­porte­ments : « C’était de l’arte povera que nous fai­sions avec les objets du quo­ti­di­en : la bouteille de lait achetée en grande sur­face, une télévi­sion qui ne fonc­tion­nait plus bien et deve­nait un rebut, avec le rouleau de papi­er hygiénique, avec des choses min­i­males, et soi-même ».

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Jacques Delcuvellerie
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Nancy Delhalle
Nancy Delhalle est professeure à l’Université de Liège où elle dirige le Centre d’Etudes et...Plus d'info
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