À TRAVERS NOUS L’HUMANITÉ, un film de Marie-France Collard

Compte rendu
Théâtre
Critique

À TRAVERS NOUS L’HUMANITÉ, un film de Marie-France Collard

Le 17 Avr 2009

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Couverture du numéro 101 - Extérieur Cinéma - théâtre national de Nice
101

LE SPECTACLE RWANDA 94 du Groupov1 com­mençait par le réc­it de Yolande Muk­a­gasana, long mono­logue où « celle qui aurait dû mourir » racon­te la mort de ses proches, mari et enfants dans une démarche qui avance sur un fil ténu entre l’horreur du réel et sa représen­ta­tion.

Le film de Marie-France Col­lard2 com­mence par un déter­re­ment. C’est une autre femme rescapée, Marine, qui dirige cette activ­ité macabre. Elle sera inter­viewée ensuite. Comme dans le spec­ta­cle, le cadre est assez large. Une cer­taine dis­tance est recher­chée, pas de gros plans, comme pour per­me­t­tre à la parole d’être livrée sans con­traintes.

Dans le film comme dans le spec­ta­cle, un tra­vail sur le temps, les silences, une invi­ta­tion à l’expression de l’émotion en même temps qu’un appel à la réflex­ion : le con­traire du rythme habituel de la télévi­sion, sac­cadé, pressé et dont la manière dont elle avait ren­du compte du géno­cide rwandais avait provo­qué auprès de Jacques Del­cu­vel­lerie et du Groupov ce sen­ti­ment de révolte qui avait été l’élément déclencheur de la gigan­tesque entre­prise théâ­trale menée durant de longues années qui a abouti à la créa­tion du spec­ta­cle RWANDA 94, sous titré, on s’en sou­vien­dra, une ten­ta­tive de répa­ra­tion sym­bol­ique envers les morts à l’usage des vivants.

Comme le soulig­nait Jacques Del­cu­vel­lerie en févri­er 2000 dans un des numéros du jour­nal Igi­caniro (mot sig­nifi­ant en Kin­yarwan­da, feu de camp, veil­lée d’armes…) qui accom­pa­gna le tra­vail des répéti­tions : « si notre devoir nous sem­blait de ten­ter une « répa­ra­tion » envers les Morts, la néces­sité de l’entreprendre procé­dait bien du souci des vivants. En œuvrant à la répa­ra­tion, nous avons la con­vic­tion de con­tribuer à ce que les vivants puis­sent s’interroger sur les étranges rap­ports qui con­duisent péri­odique­ment à exter­min­er une par­tie de l’humanité dans l’indifférence, la pas­siv­ité, en par­tie avec la com­plic­ité d’une grande majorité. »3

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Jacques Delcuvellerie
Cinéma
Marie-France Collard
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Bernard Debroux
Écrit par Bernard Debroux
Fon­da­teur et mem­bre du comité de rédac­tion d’Al­ter­na­tives théâ­trales (directeur de pub­li­ca­tion de 1979 à 2015).Plus d'info
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