« La douleur » de perdre Chéreau

Hommage
Théâtre

« La douleur » de perdre Chéreau

Le 12 Nov 2013
Patrice Chéreau dans COMA de Pierre Guyotat, mise en scène Thierry Thieu Niang, Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles, novembre 2011. Photo Pascal Victor.
Patrice Chéreau dans COMA de Pierre Guyotat, mise en scène Thierry Thieu Niang, Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles, novembre 2011. Photo Pascal Victor.

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Patrice Chéreau dans COMA de Pierre Guyotat, mise en scène Thierry Thieu Niang, Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles, novembre 2011. Photo Pascal Victor.
Patrice Chéreau dans COMA de Pierre Guyotat, mise en scène Thierry Thieu Niang, Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles, novembre 2011. Photo Pascal Victor.
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IL Y A DES ARTISTES qui émeu­vent par tout ce qu’ils font, comme Pina Bausch, Fran­cis Bacon, Louise Bour­geois, Alain Pla­tel. Patrice Chéreau, mort à 68 ans, fait bien sûr par­tie de ces géants. Avec une créa­tiv­ité sans cesse renou­velée jusqu’au bout, il a su, en par­lant par­fois de ses névros­es les plus intimes, en touchant tant de formes artis­tiques dif­férentes, attein­dre un uni­versel et nous émou­voir. Rarement un artiste procu­rait tant d’émotions et tant de joies. Le ren­con­tr­er nous rendait à la fois plus intel­li­gent, plus ouvert sur le monde et plus hum­ble à l’écoute du bruisse­ment des hommes.

On se sou­vient de ses lec­tures, seul en scène, de la légende du grand Inquisi­teur de Dos­toïevs­ki, dis­ant à Jésus, en prison : « L’homme est faible et lâche. Les hommes se sont réjouis d’être de nou­veau con­duits comme un trou­peau. Sous notre houlette (l’Église), les hommes seront heureux et renon­ceront à se révolter. » On l’a vu aux Tan­neurs à Brux­elles en 2011, et l’an dernier au fes­ti­val d’Avignon, lire COMA, un texte boulever­sant de Guy­otat, sur « un mal que je sais depuis l’enfance être celui de tous les humains, à savoir de n’être que cela, humain, dans un monde minéral, végé­tal, ani­mal, divin ». Patrice Chéreau vivait, incar­nait, souf­frait ce texte. Il trem­blait sur ses jambes et, après le salut final, il était même tombé sur scène, pris par un texte qui nous touche tous, et plus encore les artistes si sou­vent sai­sis par le doute, qui frô­lent l’angoisse d’où peut sur­gir une étoile.

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Patrice Chéreau
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