Scénographie

Scénographie

Le 7 Juil 1982
Penthesilée d'après Heinrich Von Kleist - Théâtre national de Strasbourg - Photo Claude Bricage
Penthesilée d'après Heinrich Von Kleist - Scénographie: Nicky Rieti - Théâtre national de Strasbourg - Photo Claude Bricage

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Scénographie images et lieux-Couverture du Numéro 12 d'Alternatives ThéâtralesScénographie images et lieux-Couverture du Numéro 12 d'Alternatives Théâtrales
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Il s’ag­it ici de scéno­gra­phie et plus pré­cisé­ment d’ex­péri­ences scéniques au Théâtre Nation­al de Stras­bourg. Pour mémoire : Baal, Un week-end à Yaïck, Kaf­ka — Théâtre com­plet, et main­tenant, Ils allaient obscurs sous la nuit soli­taire.

On peut se deman­der d’abord quel sens il peut y avoir à par­ler de scéno­gra­phie (ou plus sim­ple­ment, de décors) à pro­pos de spec­ta­cles qui ont, entre autres, com­plète­ment brouil­lé les cloi­son­nements tra­di­tion­nels du théâtre, ces métiers bien pré­cis et dis­tincts qui nous per­me­t­taient de dire à la sor­tie du théâtre : « La mise en scène était très rigoureuse, le jeu des acteurs moyen, les décors très beaux, le texte drôle, le pre­mier acte moins bien que le deux­ième », etc.,etc.

Ces caté­gories n’ont plus telle­ment de sens en par­lant de nos spec­ta­cles ou, du moins, ne représen­tent pas le meilleur moyen de les abor­der. Ce décloi­son­nement n’est pas une volon­té a pri­ori ; c’est tout sim­ple­ment une des con­séquences d’un cer­tain type de tra­vail, un tra­vail qui ne cherche pas à don­ner à voir comme c’est générale­ment le cas au théâtre.

Dans ce cas, que fait le déco­ra­teur, celui qui doit, juste­ment, don­nerà voir, celui qui doit créer cette image, à la fois trans­par­ente et opaque, qu’est un décor ? La réponse se trou­ve en par­tant d’un lieu qui ne soit pas un plateau de théâtre. Un lieu,tel que je l’en­tends, est un endroit lim­ité dans l’e­space, tra­ver­sé par !‘His­toire, et ayant le poids et la matéri­al­ité des choses qui ont une fonc­tion bien pré­cise dans l’ac­tiv­ité humaine. Un lieu est inca­pable de men­tir : il a tou­jours un nom et il est tou­jours témoin de son his­toire. Un lieu n’est pas une image et il ne se laisse pas trans­former en images • bien au con­traire, il se dressera tou­jours en oppo­si­tion à elles. Un lieu est une chose· et, si l’on accepte l’im­mense dif­férence qu’il y a entre les images et les choses, on peut aisé­ment com­pren­dre que le tra­vail d’un déco­ra­teur dans un lieu est de faire des choses et non des images. Faire des choses dans quel but ? Très sim­ple­ment dit, dans le but de créer un mon­stre, non pas au sens banal et moral­isa­teur du mot, mais un mon­stre au sens d’un être qui vit et qui souf­fre de et par la coex­is­tence prodigieuse et voulue d’élé­ments apparem­ment étrangers entre eux.

Le lieu four­nit dans cette équa­tion un cer­tain nom­bre d’élé­ments qui lui sont pro­pres et qui ne sont nulle­ment étrangers entre eux. Les com­posants du spec­ta­cle, c’est-à-dire, le réc­it, la sit­u­a­tion, la mise en scène, les comé­di­ens, les décors, le pub­lic et le rap­port d’in­tel­li­gence qu’ils ont entre eux, c’est-à-dire, la dra­maturgie, four­nissent les autres élé­ments qui vont entr­er, le temps du spec­ta­cle, en coex­is­tence avec le lieu. Con­traire­ment à Franken­stein, ce mélange ne vivra pas grâce à une décharge élec­trique venue d’une com­préhen­sion sci­en­tifique quel­conque. Notre mon­stre vivra si tous ces élé­ments réu­nis étab­lis­sent entre eux des rap­ports de dépen­dance mutuels, contradic­ toires et évi­dents. Com­ment et selon quelles recettes ces rap­ports s’étab­lis­sent-ils ? Là, la ques­tion débor­de si large­ment le sujet lim­ité des­dé­corsque je ne peux y répon­dre. Je peux, par con­tre, don­ner un exem­ple, qui par sa sim­plic­ité {et ses lim­ites), est facile à analyser.

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