Tableau des genres de musique à Kinshasa

Entretien
Musique

Tableau des genres de musique à Kinshasa

Entretien avec Brain Tshibanda

Le 16 Juil 2014
Fanfare La Confiance, Kinshasa. Photo Étienne Kokolo.
Fanfare La Confiance, Kinshasa. Photo Étienne Kokolo.
Fanfare La Confiance, Kinshasa. Photo Étienne Kokolo.
Fanfare La Confiance, Kinshasa. Photo Étienne Kokolo.
Article publié pour le numéro
Couverture du 121-122-123 - Créer à Kinshasa
121 – 122-123

Bernard Debroux : La musique est omniprésente à Kin­shasa. Pour­rions-nous faire avec vous un tour d’horizon des dif­férents gen­res qu’on voit fleurir dans la ville ?

Brain Tshiban­da : Il y a à Kin­shasa plusieurs gen­res musi­caux. La musique fan­fare était au départ con­cen­trée dans des lieux mor­tu­aires. Quand il y a un deuil, le groupe musi­cal vient ani­mer toute la soirée et même le lende­main matin avant la lev­ée du corps. Cer­tains de ces groupes se sont détachés de cette fonc­tion de musique mor­tu­aire et ont com­mencé à créer des spec­ta­cles comme groupe musi­cal à part entière : des fan­fares ont donc choisi une autre ori­en­ta­tion, reprenant des morceaux de musique con­go­laise et étrangère, le tout joué avec saxo, trompette et s’apparentant à des ensem­bles de jazz. C’est le cas de la fan­fare La Con­fi­ance.

B. D. : Les chorales sont extrême­ment nom­breuses…

B. T. : Les chorales se sont dévelop­pées et se dévelop­pent encore dans des églis­es. Il y en a une mul­ti­tude. Mais il est à not­er que cer­taines se démar­quent du réper­toire chré­tien pour évoluer vers la musique pro­fane. Tel est le cas de Chœur de la Grâce qui a pris l’option d’intégrer des chants pop­u­laires con­go­lais ou des morceaux de musique mod­erne africaine – réar­rangés – dans son réper­toire. Il puise dans la cul­ture africaine et recom­pose une musique nou­velle qui mon­tre une iden­tité africaine et par­ti­c­ulière­ment con­go­laise. Ce qui lui a per­mis de sor­tir sou­vent du pays et lui a valu beau­coup de récom­pens­es.

B. D. : On sent le jazz très présent aus­si…

B. T. : Le jazz à Kin­shasa a pris de l’ampleur après 2000 suite à un pro­gramme mis en place par le Cen­tre Wal­lonie-Brux­elles avec deux volets : for­ma­tions et pro­duc­tions. Les for­ma­tions étaient assurées par une équipe de for­ma­teurs belges fran­coph­o­nes dirigée par
Pierre Vaiana. Elles étaient ori­en­tées vers la gui­tare, la basse, le piano, le saxo… Il s’agissait essen­tielle­ment de for­ma­tions de for­ma­teurs. Peu à peu, le jazz a élu domi­cile dans des cen­tres cul­turels alors que pen­dant longtemps tout se pas­sait dans des hôtels. Les musi­ciens s’y pro­dui­saient pour les rési­dents, des vis­i­teurs, des étrangers. Au fil du temps, des groupes de jazz se sont créés – Kin­jaz­za, Nsumuenu, New Wave, J’Affro’zz, etc. et un pub­lic est venu assis­ter régulière­ment aux con­certs. Enfin, un fes­ti­val de jazz est né, qui rassem­ble des jazzmen depuis 2007.

B. D. : Une nou­velle généra­tion de musi­ciens est donc apparue dans le paysage musi­cal…

B. T. : Les pre­miers for­ma­teurs ont à leur tour enseigné cet art musi­cal à des jeunes. Une nou­velle généra­tion s’est mise en place… Chaque mois, nous pro­gram­mons un con­cert de jazz afin de dévelop­per le jazz à Kin.

Chœur la Grâce (Chorale). Photo Étienne Kokolo.
Chœur la Grâce (Chorale). Pho­to Éti­enne Koko­lo.
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Brain Tshibanda
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Bernard Debroux
Bernard Debroux
Fondateur et membre du comité de rédaction d'Alternatives théâtrales (directeur de publication de 1979 à...Plus d'info
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