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Entretien avec Kiripi Katembo Siku

Le 4 Juil 2014
Photo extraite de la série Mutations de Kiripi Katembo Sik
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Photo extraite de la série Mutations de Kiripi Katembo Sik
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Article publié pour le numéro
Couverture du 121-122-123 - Créer à Kinshasa
121 – 122-123

Bernard Debroux : Com­ment est née ta voca­tion artis­tique ? Quels ont été les élé­ments déclencheurs des expres­sions artis­tiques que tu pra­tiques aujourd’hui ?

Kiripi Katem­bo Siku : À la fin de mes études sec­ondaires, j’ai voulu m’engager dans des études d’aviation pour devenir pilote. Très vite, j’ai sen­ti que ce n’était pas ma voca­tion. Une année plus tard, j’ai arrêté l’université tech­nique et j’ai com­mencé à pra­ti­quer le dessin. Ma sœur, ma mère, mes amis m’ont encour­agé à entamer des études à l’Académie des Beaux-Arts. J’ai tout de suite sen­ti que c’était le milieu, le monde dans lequel je voulais évoluer. Entre la pre­mière et la deux­ième année du grad­u­at, j’ai surtout fait de la pein­ture. La plu­part de mes col­lègues me con­nais­saient comme pein­tre, même à l’université. J’ai par­ticipé assez tôt à des ate­liers organ­isés par l’université des arts déco­rat­ifs de Stras­bourg qui avait un parte­nar­i­at avec l’académie des beaux-arts de Kin­shasa. J’ai par­ticipé à des ate­liers vidéo et été séduit par l’image en mou­ve­ment.

J’ai réal­isé un petit film, inti­t­ulé Voiture en car­ton. Il a été sélec­tion­né au fes­ti­val Pock­et film au cen­tre Pom­pi­dou à Paris. Cela m’a don­né la moti­va­tion de pour­suiv­re dans le secteur de la vidéo.

Au même moment, je me suis intéressé aux images arrêtées, la pho­togra­phie. J’ai emprun­té des caméras à des amis, puis loué des caméras pour pou­voir pren­dre des pho­tos, et réal­isé la série Un regard, pho­tos à par­tir des flaques d’eau de Kin­shasa qui étaient comme des petites fenêtres qui ouvraient sur un monde sur­réal­iste. Cette série ain­si qu’une autre, Après mine, ont été sélec­tion­nées pour la Bien­nale de la pho­togra­phie de Bamako. J’ai aus­si par­ticipé à d’autres expo : Afrikaribu à Kin­shasa, Picha (ren­con­tres de l’image) à Lubum­bashi. J’ai aus­si été invité à Tunis pour une rési­dence de créa­tion, juste après la révo­lu­tion, sur le thème « corps libre en espace ». J’ai ensuite mélangé les deux, pho­to et ciné­ma, en par­tic­i­pant à d’autres for­ma­tions et d’autres réal­i­sa­tions de courts-métrages dans la société de pro­duc­tion de Djo Munga, Suka.
En pho­to, j’ai réal­isé d’autres séries, Muta­tions, images de villes à par­tir des rues de Kin­shasa, Braz­zav­ille et Ostende. Cette série m’a per­mis de bouger davan­tage dans le monde. Par l’intermédiaire de Dieudon­né Nian­gouna, artiste en rési­dence au Fes­ti­val d’Avignon qui avait vu ces pho­tos, comme d’autres artistes présents à l’Institut français, m’a présen­té à Vin­cent Bau­driller qui m’a ensuite pro­posé que je réalise l’affiche d’Avignon et que je présente une expo­si­tion de mes travaux durant le fes­ti­val.

B. D. : Tu con­tin­ues à men­er de front ces dif­férentes activ­ités : pho­to, vidéo, ciné­ma ?

K. K. S. : Oui, la vidéo, c’est plutôt pour l’expérimentation, et le ciné­ma pour la fic­tion ou le doc­u­men­taire.

B. D. : Y a‑t-il à Kin­shasa, des lieux d’exposition, des espaces, un intérêt pour les artistes pho­tographes ?

K. K. S. : Depuis quelque temps, ça se développe. Il y a eu des ren­con­tres qui se sont organ­isées. En cinq ans, la pho­to a com­mencé à trou­ver son exis­tence à la fois dans des lieux fer­més mais aus­si dans des espaces en plein air. Il y a eu aus­si des pho­tographes étrangers qui ont fait des instal­la­tions urbaines dans les rues de Kin.

B. D. : Cette démarche de pro­pos­er de grandes pho­tos dans l’espace urbain te tente-t-elle ?

K. K. S. : Ça me tente énor­mé­ment. En octo­bre, avec ma société de pro­duc­tion Muto­tu et en col­lab­o­ra­tion avec d’autres parte­naires, nous organ­is­erons la bien­nale d’art con­tem­po­rain de Kin­shasa « Yan­go ». Il y aura des pein­tres, des pho­tographes, des sculp­teurs, des per­form­ers et plutôt une ouver­ture vers des espaces publics.

B. D. : Com­ment trou­ves-tu les moyens financiers pour dévelop­per ton tra­vail ?

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Bernard Debroux
Bernard Debroux
Fondateur et membre du comité de rédaction d'Alternatives théâtrales (directeur de publication de 1979 à...Plus d'info
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