Ne pas confondre diversité et lutte contre les inégalités

Entretien

Ne pas confondre diversité et lutte contre les inégalités

Entretien avec Marco Martiniello

Le 27 Nov 2017
Eldorado de Laurent Gaudé, mise en scène Patrick Mohr. Photo Daniel Gomez.
Eldorado de Laurent Gaudé, mise en scène Patrick Mohr. Photo Daniel Gomez.

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Eldorado de Laurent Gaudé, mise en scène Patrick Mohr. Photo Daniel Gomez.
Eldorado de Laurent Gaudé, mise en scène Patrick Mohr. Photo Daniel Gomez.

LVG Vous soulignez dans vos travaux un phénomène en apparence para­dox­al qui s’observe dans nos métrop­o­les aujourd’hui : une frag­men­ta­tion eth­nique de cer­tains quartiers et en même temps une inter­ac­tion gran­dis­sante entre les citoyens de dif­férentes orig­ines eth­niques et sociales. Pou­vez-vous expli­quer cela ?

MM Nos villes (petites et grandes) sont de plus en plus diver­si­fiées. Il y a, d’une part, un repli sur des com­mu­nautés imag­i­naires parce que les gens se sen­tent men­acés par la glob­al­i­sa­tion, par les dif­férentes formes de pré­car­ité et cherchent refuge dans des com­mu­nautés qu’ils imag­i­nent comme étant naturelles. Cela se man­i­feste sou­vent par des atti­tudes néga­tives envers tout ce qui est sen­sé représen­ter l’autre. De l’autre côté, on remar­que par­fois dans les mêmes villes et dans les mêmes quartiers qu’une par­tie de la jeunesse est habituée à vivre dans cette diver­sité qui con­stitue son quo­ti­di­en. De nom­breux jeunes ont des inter­ac­tions fréquentes avec des gens qui ont d’autres orig­ines, d’autres reli­gions, etc.

LVG Par rap­port au phénomène de migra­tion, qu’est-ce qui fait la dif­férence aujourd’hui avec celui qu’a con­nu la Bel­gique dans le passé, notam­ment, avec les Ital­iens ?

MM La grande dif­férence, c’est qu’il y avait une inser­tion dans le marché du tra­vail. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’hostilité envers les étrangers. Il n’y avait pas, ou moins, ce sen­ti­ment de con­cur­rence sur le marché du tra­vail. Les gens pen­saient que ceux qui venaient tra­vailler dans les char­bon­nages allaient repar­tir. Ils avaient une fonc­tion par­ti­c­ulière dans la société. Au fil du temps, les choses ont changé, ils sont restés, mais on s’en est ren­du compte que beau­coup plus tard ! C’est tou­jours le cas dans l’histoire des migra­tions. Des migra­tions présen­tées comme tem­po­raires devi­en­nent per­ma­nentes et inverse­ment des migra­tions présen­tées comme per­ma­nentes sont en réal­ité tem­po­raires.

LVG Avez-vous l’impression que l’on assiste aujourd’hui à une fer­me­ture iden­ti­taire ?

MM D’un côté, oui. De l’autre, on voit, notam­ment dans le domaine cul­turel (tout ce qui émane du mou­ve­ment Hip Hop) ou dans le domaine sportif (qui pour moi fait par­tie du domaine de la cul­ture), que beau­coup de jeunes créent de nou­velles formes de sol­i­dar­ité.

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Marco Martiniello
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Laurence Van Goethem
Laurence Van Goethem, romaniste et traductrice, a travaillé longtemps pour Alternatives théâtrales. Elle est cofondatrice...Plus d'info
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