La scène de la philosophie est une philosophie sans scène

Théâtre
Réflexion

La scène de la philosophie est une philosophie sans scène

Le 18 Juil 2018
Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey, Marco Torrice dans Histoire de l’Imposture, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2013. Photo Thibault Grégoire.
Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey, Marco Torrice dans Histoire de l’Imposture, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2013. Photo Thibault Grégoire.
Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey, Marco Torrice dans Histoire de l’Imposture, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2013. Photo Thibault Grégoire.
Sébastien Jacobs, Leslie Mannès, Frauke Mariën, Maxence Rey, Marco Torrice dans Histoire de l’Imposture, conception Patrick Bonté, cie Mossoux-Bonté, Les Brigittines, Bruxelles, 2013. Photo Thibault Grégoire.
Article publié pour le numéro
135

La philoso­phie et le spec­ta­cle sont des domaines fon­da­men­tale­ment dif­férents, qua­si antithé­tiques. Le spec­ta­cle est sai­sisse­ment d’une image et d’un sens qui frap­pent au cœur de l’esprit et qui le captent par le corps et la voix. La réflex­ion philosophique requiert au con­traire un arrêt de la durée, un retour indéfi­ni sur soi, où la pen­sée sans cesse revient sur les for­mules qu’elle éla­bore : elle les recom­pose, les affine et les affute dans une lib­erté ver­ti­cale, sans souci d’un rythme obligé de développe­ment. Une idée bouge dans la page, elle nage et brasse des argu­ments : elle allonge des théories comme on étire le réel pour attein­dre son point ultime. Qu’elle soit créa­tion de con­cepts ou médi­ta­tion sur nos ques­tions fon­da­men­tales, l’enjeu de la philoso­phie est tou­jours la con­nais­sance, l’analyse autant que l’intuition d’un savoir mis à dis­po­si­tion de la dis­cus­sion et du raison­nement. Rien de tel avec la scène, où tout est immé­di­at, où ce qui est visé est l’émotion, le choc de la présence et l’impact des sit­u­a­tions, où toute réflex­ion s’inscrit dans une action, dans un sus­pense ou une sus­pen­sion, mais qui a tou­jours un rap­port avec le temps comp­té, avec le compte à rebours de la fin du drame.

La scène nous prend à l’estomac. Des siè­cles d’écriture dra­ma­tique ont pu faire croire que l’incarnation des acteurs cher­chait à illus­tr­er un texte par un déploiement psy­chologique pour attein­dre l’effet de réel dont a besoin toute nar­ra­tion.

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Écrit par Patrick Bonté
Patrick Bon­té a écrit pour la radio, le ciné­ma et le théâtre et réal­isé de nom­breuses mis­es en...Plus d'info
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