Alternatif ou « improbable » ?

Théâtre
Edito

Alternatif ou « improbable » ?

Le 29 Nov 2019
Étienne Fague, Karim Fatihi, Erik Gerken, Anne Reymann, Camille Trophème dans Happy child. Conception, scénographie, mise en scène Nathalie Béasse. Photo Wilfried Thierry.
Étienne Fague, Karim Fatihi, Erik Gerken, Anne Reymann, Camille Trophème dans Happy child. Conception, scénographie, mise en scène Nathalie Béasse. Photo Wilfried Thierry.
Article publié pour le numéro
Couverture du numéro 139 - Nos alternatives
139

Forte d’une belle et longue his­toire, la revue Alter­na­tives théâ­trales fondée à Brux­elles en 1979 fête ses 40 ans. Conçues autour d’un thème (dis­ci­pline, pays, artiste…) par un comité de rédac­tion bel­go-français, ses pub­li­ca­tions pren­nent part à la con­sti­tu­tion d’une mémoire des arts de la scène con­tem­po­rains en Europe et dans le monde.
En s’appuyant sur les 138 numéros parus au cours des qua­tre dernières décen­nies, nous revenons sur les grands moments d’alternatives théâ­trales qui mar­quent l’évolution du théâtre con­tem­po­rain, et restent gravés dans nos mémoires.
À l’instar de Jacques Nichet, qui nous a mal­heureuse­ment quit­tés en juil­let dernier, nous nous intéres­sons aux sin­gulières méta­mor­phoses théâ­trales depuis les années 1970. Nous avons le plaisir de pub­li­er ici un extrait de sa pas­sion­nante leçon inau­gu­rale au Col­lège de France en 2011. 
De quels grands chocs la revue Alter­na­tives théâ­trales a‑t-elle été le témoin depuis sa créa­tion ? De quelles alter­na­tives artis­tiques, esthé­tiques, péd­a­gogiques, poli­tiques et économiques s’agit-il ? Yan­nic Man­cel et Nan­cy Del­halle livrent respec­tive­ment leur réflex­ion sur l’évolution des formes « alter­na­tives », sou­vent rebap­tisées « émer­gentes » ou « inno­vantes », sur le décen­trement du texte et l’évolution de la place du corps sur scène…
Des directeurs de lieux comme Philippe Sireuil pour le Théâtre des Mar­tyrs à Brux­elles, Géral­dine Chail­lou et Jean-Marie Hordé pour le Théâtre de la Bastille à Paris, appor­tent leurs témoignages et leurs visions de pro­gram­ma­teurs. Sans être à la tête de théâtres « alter­nat­ifs », ils sont en quête de formes plus ou moins « improb­a­bles » qui renou­vel­lent les codes scéniques : écri­t­ures de plateau, poèmes visuels et textuels, hybri­da­tion des arts scéniques et plas­tiques, intru­sion de l’image ciné­matographique, numérique et de l’art vidéo, créa­tion au féminin… Pauline D’Ollone, pro­gram­mée entre autres aux Mar­tyrs, pointe le nom­bre accru de spec­ta­cles qui abor­dent des sujets « socié­taux » en col­lant à une actu­al­ité immé­di­ate. Source d’inquiétude pour cer­tains philosophes de l’art qui pensent que cette ten­dance traduit un aban­don de « l’art pour l’art » et un éventuel tour­nant moral­isa­teur… Un Cahi­er cen­tral réal­isé par Bernard Debroux, per­met de revenir en mots et en images sur les Alter­na­tives pro­posées par notre comité de rédac­tion depuis dix ans. 
Par­mi les grandes méta-mor­phoses des arts de la scène aujourd’hui, « la créa­tion au col­lec­tif » nous intéresse au plus haut point. Georges Banu aus­culte les familles théâ­trales, qui de Copeau ou Jou­vet aux col­lec­tifs con­tem­po­rains, réin­ven­tent la manière d’œuvrer et de penser en/le com­mun. Nous con­sacrons un dossier à tous ces groupes, ban­des ou troupes, qui créent col­lé­giale­ment. 
Mer­ci à Georges Banu de nous avoir pro­posé ce beau sujet de réflex­ion.
Avec Chan­tal Hurault, nous avons réal­isé en live quelques entre­tiens auprès des col­lec­tifs tg stan, In Vit­ro et Les Pos­sédés, qui sem­blent entretenir des rela­tions de par­en­té. Vous retrou-verez égale­ment dans ce numéro (et/ou sur notre site), les réflex­ions stim­u­lantes de nom­breux « bancs de pois­sons » belges et français qui ont répon­du à notre ques­tion­naire-type à une ou plusieurs voix.
Par ordre d’apparition dans le som­maire : tg stan, Mariedl, Tran­squin­quen­nal, Les Luci­oles, Tibal­dus, Clin­ic Orgasm Soci­ety, Rien de Spécial/Énervé, Les Com­pagnons pointent, F71, Théâtre en lib­erté, Gre­ta Koetz, L’avantage du doute et Eudome­nia.

Nous les remer­cions pour cette belle livrai­son d’utopies prag­ma­tiques et créa­tives !

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Sylvie Martin-Lahmani
Professeure associée à la Sorbonne Nouvelle, Sylvie Martin-Lahmani s’intéresse à toutes les formes scéniques contemporaines....Plus d'info
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